Intolérances

On continue d’admirer leurs performances, mais de les traiter en même temps comme des étrangers de seconde zone. Une attitude qui cacherait un complexe d’infériorité d’autant que les Occidentaux ont droit au respect, à l’hospitalité même s’ils ne sont que de simples touristes.

De plus en plus, les Algériens s’aiment et se détestent cordialement, selon les circonstances et les humeurs. L’incivisme, la crise aidant, s’installe dans la vie sociale comme une nouvelle mœurs. On se sait également porteurs, pour d’évidentes raisons historiques, d’un racisme primaire. Depuis peu, ces comportements ont pris pour cible les Asiatiques, les Chinois surtout.

Bien des étrangers ont vécu et travaillé en Algérie, à commencer par les “coopérants” expressément dépêchés du Moyen-Orient pour orienter l’enseignement postindépendance, qui n’ont pas eu à subir ce que subissent les lointains Chinois aujourd’hui. Appelés pour pallier le déficit de main-d’œuvre dans le bâtiment et les travaux publics, secteur déserté après la grave crise qui l’a secoué, ils sont devenus une sorte de risée de l’Algérien primaire, cet incapable de devenir quoi que ce soit d’utile pour le pays sauf “un voyeur” scrutant les étrangers, même Asiatiques sur leurs chantiers à les insulter, à les traiter de tous les noms.

Mais autant ils sont sournoisement haïs, autant ils sont admirés dans ce qu’ils font. On continue d’admirer leurs performances, mais de les traiter en même temps comme des étrangers de seconde zone. Une attitude qui cacherait un complexe d’infériorité d’autant que les Occidentaux ont droit au respect, à l’hospitalité même s’ils ne sont que de simples touristes.

C’est que “ce cheveu blond” fait probablement revivre le fantasme du visa, de la devise et de la supposée belle vie en Europe et aux States. Les Chinois se sont plaints de ces comportements et des multiples vols, mais les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires afin de protéger cette catégorie de ressortissants.

A priori, il semble que ce n’est pas tant la race (jaune) qui soit à l’origine de cette intolérance, mais plutôt les réalisations record des Chinois qui démontrent et donnent la preuve de nos faiblesses et de nos incompétences, dévoilant du coup nos tares. Ainsi, l’Algérien est touché dans ce qu’il cultive consciencieusement le plus, son orgueil. Mais l’orgueil est d’abord le mérite du travail…

Djilali Benyoub

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