Peut-être…
La combinaison Aït Ahmed-Mehri-Hamrouche présente toutes les apparences de la solidité. A regarder de près, il s’agit bien d’une prise de langue entre le vieux parti d’opposition et des ailes du pouvoir.
Des ailes certes minoritaires actuellement, voire inactives en apparence mais c’est bien le mode de fonctionnement du pouvoir d’ouvrir et de fermer les créneaux selon le rapport des forces internes au système.
Nous aurions quoi ? Un vieux parti d’opposition qui a tout fait pour ne jamais tomber dans la compromission avec le pouvoir. Un peu dans le style des anciens partis révolutionnaires (Aït Ahmed a vécu dans cette culture du parti d’avant-garde) qui savent attendre leur heure et qui savent qu’ils ne peuvent transformer la politique qu’en cas de crise «révolutionnaire». ce vieux parti représente, à lui seul, le principe élémentaire en politique d’ouverture vers la société, à défaut d’ancrage.
Il est la garantie de fait que cette combinaison au pouvoir ne méprisera pas la société et ses différentes composantes. Avec Hamrouche et ce qu’il a laissé de bilan pratique, cette ouverture vers la société peut devenir une règle de conduite, un paradigme de la vie politique. Ce qui semble encore plus intéressant dans le bilan de Hamrouche, c’est la certitude qu’il est un homme des libertés.
Et pour tout vous dire, il ne me semble pas que l’Algérie puisse devenir à court terme un pays démocratique. Il faut une longue culture nourrie des conflits et des déconvenues des projets totalitaires pour ancrer un pays dans la démocratie.
L’étape intermédiaire, préparatoire est celle de l’exercice des libertés qui sont le credo de cet homme. Enfin, le très controversé Mehri pour son rôle sant-égidiote apparaît comme une garantie de rupture en douceur ; une sorte de récupération du FLN au-delà de l’alternative redresseurs de Bouteflika et légalistes de A. Benflis.
Existe-t-il une chance de voir l’Algérie sortir de cette situation extraordinaire où le pouvoir ne gère plus que les humeurs du président, abandonnant le pays à ses problèmes ? Peut-être… peut-être…
