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Même si c’est une halte algérienne récurrente entre autres de tant de marchands de télés - dont celle du boss émir saoudien MBC -, celle récente du boss de la chaîne tout info France 24 a voulu s’incruster en nouveauté de profusion de mots dans divers entretiens à nos journaux d’abord.
Puis reprenant son bâton de pèlerin, au Maroc, en Egypte et à… Dubaï, le VRP boss de la télé mondiale française a programme chargé de porter la bonne nouvelle du lancement de son étoile canal arabophone de chaîne, le 12 avril prochain.
Il y a quatre semaines des reporters algériens à Tabarka, et journalistes assis d’Alger aussi, ont fait à foison de pommade la promotion d’une télé commerciale tunisienne, pas partie toujours. L’audit des publics algériens brossé par le patron de France 24 est frappant de renseignements et de sens : c’est déjà ça.
L’on y décèle aussi, avéré, un souci aiguisé de répondre autant à des demandes de « publics potentiels » que de respecter sa feuille de route tracée par le président Chirac, pour semer « le regard français » à travers le monde.
Et, dans le fond, l’on peut se demander si son collègue le patron de la télé gouvernementale algérienne se retrouve en communauté de règles du métier, et d’amour de la patrie que M. Pouzilhac développe avec superbe, en bon chef d’entreprise soucieux d’arracher de nouvelles parts de marché.
« L’Algérie, dit-il, est choisie parmi les six pays où nous procédons aux mesures de notoriété, d’audience et de ce qui plaît et de ce qui ne plaît. Nous considérons que la génération Internet est en train de révolutionner le mode de comportement. L’Algérie, par sa jeunesse, adhère complètement à cette révolution. »
Dans le fond peut-être le vrai problème est que le patron de l’ENTV n’est soumis à aucune règle d’obligation de résultats, et surtout pas d’indice de respect du droit à l’information de ses contribuables, « clients » sous monopole d’offre nationale. Pas plus que de gestion financière de dinars propres.
Même pas, dirions-nous, de rendement en propagande. Rappelons-nous des temps de dictature autre des années 70, celle des « vigiles » – dirait Tahar Djaout – où les censeurs ne pouvaient pas dormir ; sinon du strapontin ils étaient manu militari éjectés. Voire mis en geôle, pour un mot pas orthodoxe.
A six semaines du 17 mai où les citoyennes et citoyens sont sommés d’entrer dans le couloir des législatives, vous aurez remarqué aussi le silence total du boss de l’ENTV d’au moins décliner comment il compte faire pour respecter un quelconque protocole ouvrant l’expression pluraliste aux futurs « députés de la nation ».
Ce boss de télé gouvernementale n’a rien à voir bien sûr avec les meurs de M. Pouzilhac : c’est pour cela qu’il n’a pas été, lui ancien sémillant journaliste pourtant, ne serait-ce que par tic professionnel, lui soutirer un entretien cathodique exclusif, histoire de marquer un « coup ».
Belkacem Mostefaoui