Les punitions collectives
L’enfant a tapé dans la caisse familiale ? Ce sont tous les enfants qui seront privés de dessert. Khalifa a commis une faute ? Ce sont toutes les banques privées qui sont interdites, même si des banques étrangères activent, la punition ne concernant que les Algériens.
Khalifa, encore lui, a volé dans les airs par des couloirs illégaux ? Ce sont toutes les compagnies aériennes privées qui sont interdites, là encore même si cette interdiction ne concerne pas les étrangers. La démocratie version Ben Aknoun a conduit à la prise des armes ?
C’est tout le monde qui est puni, interdit d’utiliser les libertés d’expression, ENTV et médias associés castrés, relais privés sévèrement contrôlés et interdiction absolue de monter une télé ou une radio. Des partis et journaux n’ont pas joué le jeu ?
Agréments de publication, de formations politiques et d’associations interdits, fraudes massives aux élections contre tout le monde, sans distinction de sexe ou d’origine. L’Algérie, mère sévère, a souvent utilisé le châtiment collectif à cause de quelques-uns de ses enfants.
De l’interdiction générale de sortie du territoire pour Boumediène jusqu’aux ponctions collectives sur les salaires d’Ouyahia ou de la limitation des importateurs à cause de quelques fraudeurs, elle a pratiqué la méthode des représailles aveugles.
Si elle pratique pourtant ces châtiments collectifs à travers l’état d’urgence et les interdictions générales qui en découlent, elle est pourtant à l’inverse très généreuse avec les individus. Bon nombre d’islamistes subversifs avaient déjà été graciés par Chadli, d’autres et de plus méchants l’ont été par Bouteflika et même les auteurs de coups d’Etat ont été pardonnés par Boumediène.
L’Algérie mère impitoyable dans le général et tendre dans le particulier ? C’est possible. Car, de son côté, l’Algérien déteste tout le monde et ne pardonne qu’à sa mère.
Chawki Amari