Justement !
Après la prestation des “petits” dans leur conférence de presse, le ministre de l’Intérieur n’aura pas beaucoup de mal à convaincre les députés de la coalition présidentielle à faire passer sa révision. Je vais même parier avec vous. Il lui suffira de dire à ces “petits” partis que la révision est implicitement contenue dans le programme du président pour que leurs députés votent en sa faveur.
Un de cran, que diable ! Le soutien inconditionnel exige aussi des sacrifices ! D’ailleurs, un ou une dirigeante-phare de ces “petits” partis pense réellement qu’il lui sera facile de réunir les signatures exigées, pourtant supérieures aux voix obtenues par le premier des partis de la coalition au pouvoir ! Les députés du RCD sont les seuls à avoir montré de la détermination à s’opposer à cette révision. Ils ne sont pas dans les rangs de l’Alliance pour la sauvegarde de la démocratie, c’est tout dire. Pourtant, cette inconséquence politique des “petits” partis ne peut nous faire que seuls les électeurs sont en droit de les sanctionner et que la justice et l’équité veulent qu’ils partent à égalité de conditions légales que les “grands” partis. Et à égalité de chances pour faire entendre leurs voix. Même s’ils font tout pour mériter le dédain, et le ministre de l’Intérieur ne les a pas ratés. Il a rappelé sur les ondes de la Chaîne III que ces formations sans ancrage ajoutent à la confusion ambiante en… soutenant le président ! Pan sur la gueule, et il a bien raison. Mais il a tort sur deux points cardinaux. Le premier est que les “petits” partis ne sont pas les seuls à faire du trabendisme politique. S’il entendait la rumeur publique, notre ministre en apprendrait des vertes et des pas mûres sur les tractations, les coups fourrés, les bagarres souterraines et quelques autres joyeusetés pour obtenir les “bonnes” places sur les listes des candidats des “grands” partis de la coalition. Il a tort aussi sur son évaluation de l’ancrage dans la société. Avec 13% des voix des électeurs inscrits sur les listes électorales, la coalition ne peut se vanter d’un grand ancrage ni d’une grande crédibilité. Là dessus, le pouvoir sait qu’il n’a pas à revoir sa copie. Naturellement, puisque, justement, il est le pouvoir.