Quelles réponses aux crises ?

Serait-il vrai que l’Algérie excelle à se mettre par elle-même dans une posture difficile, en se payant le luxe de laisser se cultiver les facteurs de crise, l’important étant de créer les conditions de l’inscription de cette-ci dans des limites gérables ? Serait-il également vrai qu’il soit pensé en haut lieu que le temps finira par produire les décantations nécessaires à leur atténuation avec la conviction que les pics des crises ont été déjà atteints et qu’il ne peut y avoir pire ?

Serait-il également vrai qu’à chaque fois qu’il est espéré que le temps est enfin venu des reformulations des visions pour ne pas tomber dans le travers de la reconduction des mêmes contradictions, ce sont justement ces travers qui reprennent le dessus ? Il y a quand même, aux yeux de nous autres profanes, une confusion dans les causes de l’entretien des crises et surtout, il n’y a pas de tentatives renouvelées d’évaluer les influences des enjeux de pouvoir, des idéologies incompatibles, d’intérêts, de tribus, zones de non-droit, gestion traditionnelle des crises humaines catastrophiques qui reposent plutôt sur le dogme de la fermeté ou de la répression que sur celui de la prévention ou du dialogue avec donc fatalement une perte de crédibilité des institutions.

Aux différentes crises, il est apparu que les réponses d’urgence soient estimées inappropriées et d’ailleurs tardives et surtout que se bousculent trop de problèmes dus aux mutations non accompagnées dans un contexte où il n’y a pas de pôle de puissance politique dans le champ politique, et surtout pas de coupables, jamais de coupables.

Il serait alors inévitable que la question se pose très sérieusement à la fois de se demander quel nouvel ordre national interne à instaurer ou est alors en train de s’instaurer et de quelle capacité de maîtrise dispose-t-on pour ne pas laisser déraper davantage une situation dont l’évolution est perçue par certains comme programmée pour qu’elle réponde à un dessein non déclaré.

Ajoutons que la démocratie est réellement en péril dans les deux chambres parlementaires à la fois par l’étouffement des consciences des parlementaires qui privilégient constamment la soumission aux instructions quand bien même que celles-ci soient contraires à leurs convictions, par le renoncement à leurs missions constitutionnelles de contrôle de l’action du gouvernement, et par les deux seules missions conférées à la majorité qui sont celles d’approuver tout ce qui vient du gouvernement et de s’opposer à tout ce qui vient de l’opposition, c’est-à-dire en fin de compte de condamner l’opposition à son impuissance législative. L’opposition a la terrible impression que la partie dite majoritaire joue à son égard en quelque sorte le rôle de tueur à gages.

Sofiane Idjissa
18-09-2008

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