L’heure de l’agriculture ?

Classée en Algérie parmi les objectifs stratégiques, la sécurité alimentaire revient en force ces derniers temps occuper le devant de la scène, alors que pas plus tard qu’hier, le président Bouteflika insistait sur le sujet lors d’une réunion restreinte d’évaluation consacrée au secteur de l’agriculture et du développement rural. Le Président émettait des conclusions suffisamment énergisantes pour renflouer un espoir national en chute libre, particulièrement chez la jeunesse.

«Les conditions sont aujourd’hui réunies pour engager un développement structurel à même d’asseoir les fondements d’une croissance agricole soutenue et un développement durable des territoires ruraux à travers la mise en œuvre de la loi d’orientation agricole», affirmait-il. Des paroles agréables à l’oreille comparées aux informations annonçant la prochaine confiscation des terres agricoles dont les propriétaires n’ont pu rembourser les crédits contractés auprès des banques.

Le chef de l’Etat a demandé au gouvernement de «hâter» l’aboutissement de la législation devant fixer les droits et obligations des exploitations concessionnaires. Comme il l’a chargé de relancer l’Office national des terres agricoles pour mieux gérer l’octroi des concessions des terres agricoles et la régularisation des titres des exploitants agricoles.

Des mesures qui vont permettre d’exploiter la terre d’une manière plus efficace avec plus de garanties aux gens qui veulent se lancer dans les activités agricoles. Une nouvelle situation qui encouragera, à l’exemple du groupe Cevital, à investir dans l’agriculture et à ne plus se limiter à l’agro-industrie. Sa filiale Ceviagro compte mettre prochainement sur le marché les premiers fruits et légumes produits et prévoit d’investir dans la production de semence de pomme de terre et dans la culture intensive.

Dans une conférence de presse en août dernier, M. Rebrab expliquait qu’il pouvait avec 100 000 hectares, produire 5 millions de tonnes de pommes de terre, soit plus que les besoins nationaux. «Nous pouvons exporter de la pomme de terre ou la transformer en frites surgelées et en chips», disait-il à quelques semaines à peine de la pénurie qui avait fait grimper les prix de la pomme de terre à 80 DA.

Depuis son accès à l’indépendance en 1962, l’Algérie a toujours été dépendante de l’étranger dans sa nourriture, réalité mal acceptée, voire dénoncée par beaucoup d’Algériens. Un Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) a bel et bien été mis en place, mais il n’a pu en finir avec la dépendance alimentaire.

L’aisance financière que connaît aujourd’hui le pays n’est pas éternelle, mais rien n’empêche qu’elle soit mise à profit pour doter l’Algérie d’une agriculture forte, moderne qui la libèrera à jamais de la dépendance alimentaire. Il n’y a aucune raison qui empêche matériellement aujourd’hui l’Algérie de se mobiliser pour relever le défi et reprendre son leadership agricole dans la région du Maghreb.

A condition, bien sûr, que les sous de l’Etat ne s’égarent pas en route et aillent là où il ne faut pas.

Mohamed Zaâf

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