Respecter les chercheurs

C’est la très conséquente somme de cent milliards de dinars qui sera allouée à la recherche scientifique dans notre pays pour les cinq années à venir, selon la directive du chef de l’Etat énoncée à la réunion avec la ministre déléguée de tutelle. Le Président a ajouté que des relèvements budgétaires seront accordés sans hésitation aucune, pour peu que l’argent en question soit utilisé à bon escient.

A voir le bilan, le nombre de projets lancés, de centres et de labos ouverts, de chercheurs investis dans ce domaine, il y a réellement de quoi pavoiser, et pourtant, le Président n’affiche pas une totale satisfaction, ce pourquoi il est décidé à élever la recherche scientifique en «priorité nationale», l’Etat étant là pour mettre tous les moyens matériels et financiers dont il dispose pour inscrire cet objectif dans la concrète réalité.

Il a donc instruit le gouvernement pour mettre en pratique et en place les différents mécanismes de la loi sur la recherche. En outre, au chef de l’Etat de mettre le doigt sur un aspect très important, à savoir l’implication des entreprises dans la recherche, par le financement de projets. La contribution du secteur privé ne serait que justice rendue à l’esprit même de l’économie de marché, qui exclue la mentalité du compter sur le seul Etat, au profit de la participation de toutes les énergies et potentialités dont dispose le pays, quel que soit le statut juridique, étatique ou privé, de l’intervenant.

Après tout, ce sont les entreprises qui, au bout du compte, bénéficieront des résultats de la recherche scientifique et des éventuelles découvertes, ce qui constitue une raison plus que suffisante pour «mettre la main à la poche» et ne plus se complaire dans cette sorte d’assistanat de luxe où l’on reçoit tout sans rien donner en échange ou en investissement.

La contribution des entreprises est loin d’être une nouveauté, puisque dans les pays avancés, ce principe est une règle largement partagée et solidement ancrée dans les mœurs managériales. Il serait plus que souhaitable que les entreprises octroient des bourses pour les étudiants de leur choix évidemment et qu’elles financent des projets de recherche, dans leur domaine et selon leurs besoins bien sûr. En attendant, il ne pas faut cacher le soleil avec un tamis, et reconnaître la triste réalité que pour le moment, le premier réflexe des chercheurs, potentiels ou confirmés, est de s’en aller conforter le flot, le torrent même de la fuite des cerveaux.

Ils s’en vont vers des cieux plus cléments et surtout vers un environnement plus respectueux du statut (réel, et non pas seulement dans les textes et les déclarations de principe) de chercheur et d’homme de sciences, et là, c’est la société qui est en la cause. Le formidable pactole annoncé servira-t-il, du moins en partie, à retenir les chercheurs ? Cette question est en soi un sujet de recherche…

NADJIB STAMBOULI

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