L’ART FRANÇAIS DE LA PIROUETTE

A combien de pays la France a promis des relations exceptionnelles ? A assez pour vider cette formule de tout contenu. A considérer qu’il est de l’intérêt de l’Algérie d’avoir des relations exceptionnelles avec qui que ce soit. Il vaut mieux pour nous d’avoir des relations normales, régies par le droit international et non par des émotions sans médiation et sans recul rationnel.

Cela serait un énorme progrès pour une France qui a conquis nos territoires et nous a imposé un code de l’indigénat négateur de toutes les promesses et les protestations que la seule motivation de la colonisation était de nous civiliser. Ces relations exceptionnelles nous les avons eues avec la France, F. Fillon semble l’oublier et il est bon de le lui rappeler.

A Israël, la France proteste de ses rapports de solidarité, les rappelle constamment et pas plus tard qu’avant-hier avec l’interview de Sarkozy livrée à deux journaux israéliens. Et sur le fond d’un statut normal pour l’Etat algérien dans des relations normales, Fillon n’a rien répondu dans l’entretien accordé à des confrères qui ont, il est vrai, soigneusement évité les questions qui fâchent.

Hospitalité oblige ? Car oui ou non sommes-nous fondés à refuser tout statut qui ferait de nous un pays de second ordre dans une Union qui, encore à l’état de projet, a distingué deux collèges de pays ? Absolument comme les deux collèges de l’époque coloniale. Qu’est-ce que vient faire la Pologne en Méditerranée ?

C’est quand même un droit de regard qu’il faut nous expliquer et je ne vois pas pourquoi les intérêts des éleveurs de porc de la Silésie ou l’avenir des chantiers de Gdansk devraient peser sur nos projections nationales. Il nous suffit déjà d’avoir sauvé Alstom de la faillite et qui va très mal nous le rendre en rails frelatés du métro pour ne pas avoir à débourser sans fin pour créer des débouchés politiques aux produits européens malmenés par la concurrence.

La réalité, ce n’est pas les mots doux qu’on nous murmure en lorgnant vers la caisse, ce sont les vraies positions politiques sur les vrais problèmes. Et sur ces vrais problèmes, aussi bien pour le Sahara occidental que pour la Palestine, la France n’est pas du côté du droit international. Et cela devrait suffire pour reconnaître la place où elle veut nous situer. Au-delà des pirouettes.

MOHAMED BOUHAMIDI

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