Scan-da-leux !

L’affaire Boukadjar-Bourahli a connu son dénouement attendu par les uns (une minorité) et inattendu par d’autres (la majorité). A la surprise générale, le second (joueur) a écopé de cinq matches de suspension après avoir giflé le premier (arbitre). C’est une décision scandaleuse qui ouvre la voie à toutes les dérives.

Que vont penser les acteurs et observateurs du football après ce verdict de la honte ? Depuis quand un joueur qui agresse un arbitre s’en sort avec une peine aussi réduite alors que les textes réglementaires et disciplinaires stipulent que l’auteur d’un geste aussi grave écope d’une suspension de douze mois ? Notre propos ne vise nullement Issaâd Bourahli en tant qu’individu.

Lui ou quelqu’un d’autre, cela ne change strictement rien à l’affaire. Tous les joueurs sont égaux devant les règlements du football. Par le passé, des joueurs se sont rendus coupables de pareils gestes condamnables et ils ont subi les conséquences de leur acte. Souvent, la suspension a été exemplaire et saluée par tous. Les responsables à tous les niveaux des structures du football doivent veiller scrupuleusement au respect des règles et normes en matière disciplinaire.

Beaucoup évoquent « une justice footballistique à deux vitesses » que l’on soit d’une région ou une autre, d’un club nanti à un démuni. L’issue de cette affaire discrédite totalement les dirigeants qui gèrent le football. Ce dernier n’avait pas besoin, et alors pas du tout, de cet épisode qui n’ajoute rien à la gloire d’un sport qui se consume à petit feu à cause de calculs sordides, de passe-droits, de clientélisme… une panoplie de fléaux qui finiront pas mettre définitivement à genou un football ouvert à tous les (mauvais) vents, comme la corruption et le non-droit que certains ont érigés en règle d’or.

Que dire alors du silence radio qu’observe la Ligue nationale de football sur le sujet, alors que la décision a été prise et communiquée à qui de droit ? L’information n’a pas été rendue publique, donc pas encore officialisée. Cette démarche participe de la stratégie adoptée en la matière, c’est en quelque sorte un moyen d’évaluer et d’observer les réactions qu’elle ne manquera pas d’entraîner. L’information concernant la suspension de Issaâd Bourahli a été placée « sous embargo », c’est-à-dire non publiée sur le site officiel de la Ligue nationale, en attendant de mesurer le retour d’écoute de ce grave précédent.

Les conséquences de ce verdict ne se feront pas attendre. Dès demain, les arbitres se feront agresser à tour de bras pour tout et rien en même temps. Les hommes en noir, à leur tour, comment vont-ils se conduire après ce que vient d’endurer leur collègue Boukadjar que sa structure a désavoué, malgré qu’il ait maintenu, par écrit, qu’il a été giflé par un joueur (Issaâd Bourahli) ?

Ce type de « solution », pour une affaire grave dans le fond, facile à traiter dans la forme, est un coup de poignard dans le dos du football algérien. Au fait, quelle va être la réaction des arbitres (collègues) de Boukadjar ? Continueront-ils à arbitrer comme si de rien n’était ou au contraire entameront-ils un mouvement pour crier leur ras-le-bol de ce qu’ils endurent quitte à observer une grève du sifflet ?

Y. O.

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