Le sport assassiné

L’Algérie s’enfonce de plus en plus dans la crise. Où qu’on se tourne, les clignotants sont au rouge. La concentration excessive des pouvoirs entre les mains d’un seul homme, de surcroît malade, a créé un climat délétère qui menace la sécurité et la stabilité, voire l’avenir même du pays. Nous nous intallons dans une période d’émeutes qui ne présage rien de bon.

Malgré une situation désastreuse, le pouvoir s’entête et refuse de changer de cap. Il a politisé tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et sportive. Sur ce dernier point, il a pris des décisions intempestives qui risquent de mettre le feu aux poudres. Il se mêle trop de la vie des associations sportives, les poussant par exemple à soutenir une « Ouhda talitha », laquelle n’est qu’un écran de fumée destiné à cacher autre chose.

Parce qu’il détient les cordons de la bourse, ce pouvoir exerce un véritable chantage sur les clubs. N’a-t-on pas vu des dirigeants de clubs soutenant un candidat contre un autre aux dernières élections présidentielles alors que les règlements sportifs précisent clairement que les associations sont apolitiques et que par conséquent elles ne doivent s’impliquer nullement dans le débat politique.

Le résultat est là : nous sommes derniers de la classe pratiquement dans toutes les disciplines. En s’ingérant dans la gestion des clubs pour décider qui doit accéder et qui doit rétrograder, il prend le risque de mettre à feu et à sang nos villes. Surtout que nos jeunes cherchent n’importe quel prétexte pour descendre dans la rue et saccager ce qu’ils peuvent saccager.

Ce n’est pas en réalité la rétrogradation du MCO qui est la cause des manifestations des Oranais. C’est un ras-le-bol latent qui a trouvé là l’occasion de s’exprimer par la violence. L’état d’urgence interdisant les rassemblements des citoyens, il se trouve que le stade est devenu le seul lieu, avec les mosquées, où les Algériens se retrouvent. D’où souvent des manifestations après chaque match de football.

Et les gouvernants ne jouent les pompiers que lorsque c’est trop tard. Et chez nous, le ridicule ne tue pas. L’on se rappelle par exemple ce communiqué paru dans la presse en 1964 : « Par décision du bureau politique du FLN, le Mouloudia olympique de Constantine accède en division nationale. » Un cas d’injustice flagrant, car c’était l’USMK de Kenchela qui devait accéder. La dérive se poursuit sans qu’on sache quand est-ce qu’elle prendra fin.

Tayeb Belghiche

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