Ne pas faire l’économie de vraies solutions

N’est-ce pas qu’un diagnostic erroné entraîne fatalement une décision erronée ?
Les seuls problèmes qui n’ont pas de solutions sont ceux dont on ne reconnaît pas l’existence, l’importance ou l’urgence. Feu Belkaid disait que «les seuls combats qu’on perd sont ceux qu’on ne livre pas». Dire par exemple que le phénomène de la drogue est étranger à notre société exprime, du point de vue des observateurs, l’absence de disponibilité à prendre en charge cette question et à définir un traitement à lui appliquer.

Dire également que le terrorisme est un phénomène étranger à notre société exprime la même attitude. Quand on dit que tout problème a une solution, c’est que déjà on se place dans la situation de trouver cette solution au lieu de l’ignorer.

Dans les deux cas, ce sont des Algériens qui se sont adonnés au terrorisme (si non, la réconciliation n’aurait pas eu de sens) et ce sont des Algériens qui ont commencé peut-être à contribuer au trafic de drogue avant d’en devenir des consommateurs.

Il y a longtemps déjà, assez longtemps, que les deux phénomènes en question étaient qualifiés d’étrangers à note société, et pourtant les deux se sont enracinés au point de faire des ravages. Il faut bien noter que des informations nous manquent pour expliquer pourquoi de tels massacres n’ont eu lieu que dans notre pays par rapport aux pays situés dans le même espace civilisationnel. Qu’est-ce qui, sur le plan culturel (ou aculturel), sur le plan d’évolution des mentalités ou du processus de pensée, n’a pas
«marché» correctement ?

Pire encore que ce que l’on pouvait imaginer. Jamais, il ne pouvait être prévu,même avec une très faible probabilité, que des Algériens seraient capables de massacrer tout un village en une nuit et de se déculpabiliser de l’acte de mort qu’ils donnent avec bestialité à des Algériens qu’ils n’ont jamais connus de leur vie. Jamais non plus il ne pouvait être imaginé un seul instant que des Algériens seraient capables d’accoutumer de jeunes élèves scolaires à la consommation de la drogue.

Et ce ne sont pas en plus les deux seuls fléaux enregistrés. Les statistiques des services de sécurité en sont assez éloquentes. Bien des bouleversements en peu de temps et sous la contrainte car les moments n’ont pas été choisis mais subis. Une entrée mouvementée dans le multipartisme avec des repères perdus et d’autres pas trouvés. Une entrée dans une économie de marché qui n’avait pas du tout « marché ».

Une entrée dans une violence qui n’avait jamais été prévue avec cette intensité, cette ampleur, cette bestialité et cette continuité. La survenance de menaces non prévues dans leur ampleur et pour lesquelles les moyens de la parade n’étaient pas adaptés, du moins pas adaptés à temps, ce qui explique en partie leur durée, quand bien même elles finissent par être réduites pour ce qui concerne leurs capacités de nuisance sans cependant qu’elles ne s’éteignent ni ne s’inscrivent dans une perspective d’extinction à court terme. Quand se conjuguent tant de menaces, le terrain devient favorable au développement de toutes les criminalités dont la corruption.

Bachir Benhassen

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It