Leçons

Le nord du pays, particulièrement Alger, qui se distingue par un état de vulnérabilité du vieux bâti, est sérieusement en danger, si un séisme de très forte magnitude le secoue. Les dirigeants restent sourds aux appels des sismologues et spécialistes de l’urbanisme, ainsi qu’aux inquiétudes des citoyens

Cela fait déjà cinq longues années que la terre a tremblé à Alger et Boumerdès. Les questions suscitées à l’époque sont pour la plupart encore d’actualité, puisqu’un pays comme l’Algérie, condamné à vivre au rythme des secousses telluriques, tarde à se doter d’un plan national de gestion des risques sismiques. Pourtant, l’Algérie a déjà été frappée par des séismes dévastateurs, celui du 21 mai 2003 ayant été le plus meurtrier depuis 1980.

Aujourd’hui, des images laissées par le tremblement de terre n’ont pas disparu, alors que le pays n’a jamais connu une telle embellie financière depuis l’Indépendance. La preuve, une partie des sinistrés est contrainte de rester dans les chalets, en attendant un relogement dont la date est pratiquement inconnue. Parmi les familles installées dans de nouvelles habitations, certaines n’en sont pas plus rassurées et ont d’ailleurs dénoncé le bâclage des travaux.

Quant aux rescapés dont les appartements ont été confortés, ils sont nombreux à déplorer encore le manque de qualité des travaux effectués, ne sachant plus vraiment à qui s’adresser devant toutes ces imperfections qui exigent des dépenses interminables et qui concernent tout le bâtiment, à l’exemple des inondations dans les caves d’immeubles ou des fuites d’eau. Mais, il existe des citoyens qui, encouragés par le laisser-aller local et l’absence de contrôle public, gardent un pied dans un chalet en prévision d’une nouvelle acquisition immobilière.

Un autre enjeu est également de taille. Le nord du pays, particulièrement Alger, qui se distingue par un état de vulnérabilité du vieux bâti, est sérieusement en danger, si un séisme de très forte magnitude le secoue. Les dirigeants restent sourds aux appels des sismologues et spécialistes de l’urbanisme, ainsi qu’aux inquiétudes des citoyens, alors que l’Algérie accuse, pour ainsi dire, un grand retard dans le domaine de la prévision, de l’information et de la prévention des risques sismiques.

A-t-on profité des expériences des autres pays pour nous équiper de systèmes d’alerte ? Existe-t-il, comme aux États-Unis et au Japon, des réseaux de sismographes reliés par voie hertzienne à des ordinateurs qui calculent en temps réel la position du séisme et sa magnitude ? La gestion de l’après-séisme 2003 laisse hélas supposer des insuffisances dans la démarche gouvernementale…

Hafida Ameyar

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