IL EST 5 HEURES, ALGER S’ÉVEILLE !
En concert en Espagne, le chanteur Khaled a brandi le drapeau sahraoui.
C’est son épouse qui doit être contente !
Il est des hasards malicieux. Dans ma voiture, hier matin, un peu après 9 heures, j’écoutais Radio Bahdja. Une émission sur le ramassage des ordures. Une personne de l’entreprise Net-Com, sûrement fort sympathique, au timbre de voix agréable et pédagogique, expliquait à l’animateur et à l’auditoire que l’option du tri sélectif avait été retenue et qu’elle allait bientôt, très bientôt entrer en vigueur.
Il se trouve qu’au moment précis où cette charmante personne décrivait avec force détails les avantages de cette méthode nouvelle en Algérie, la commodité des poubelles de couleurs différentes pour chaque type de déchet, papier, verre, métaux et autres, ma voiture, donc moi aussi, puisque dedans en train d’écouter cette émission, nous étions bloqués, boulevard Mohammed V à Alger, juste derrière un camion broyeur de… Net-Com.
L’engin procédait au ramassage des ordures. Je rappelle l’horaire donné au début de cette chronique : 9 heures et des poussières. Vous aurez compris qu’à cette heure-là, je n’étais pas seul coincé derrière ce camion à attendre que la voie du travail soit dégagée.
Alors, et sans rien enlever au timbre pédagogique de la dame sympathique de Net-Com, sans diminuer de sa capacité à nous convertir à la religion moderne des poubelles à usage spécifique, je me suis tout de même dit que le tri sélectif, c’était bien, mais que le ramassage des ordures à des horaires convenus partout dans le monde, à l’aube, lorsque les villes et villages s’éveillent à peine, c’était encore mieux.
Bien sûr que nous rêverions tous de pouvoir tous les soirs mettre du papier dans la corbeille à papier, balancer nos bouteilles dans les corbeilles à verre et recycler nos piles et batteries dans les cylindres à accus. Mais commençons tout de même, un peu avant ce rêve fou, à sortir nos poubelles à l’heure et à les voir ramassées à l’heure. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam