Liban : début de l’incendie

Mardi, le gouvernement libanais a pris la décision la plus grave depuis l’agression israélienne. Il a décidé d’ouvrir une enquête et de porter plainte contre le Hezbollah pour avoir installé un réseau secret et «illégal» de communication. L’existence de ce réseau est une atteinte à la sécurité de l’Etat et à sa souveraineté. Tout le monde savait que le Hezbollah disposait de ce réseau de communication secret qui lui a permis de résister à l’agression israélienne, de maintenir sa chaîne de commandements, de transmettre ses ordres à ses différents groupes de combat, etc.

Sans ce réseau de communication, le Hezbollah serait au mieux un conglomérat de petits groupes de guérilléros inaptes à mettre en échec l’armée israélienne. Lui soustraire son réseau revient évidemment à l’affaiblir. Le Hezbollah a déjà déclaré qu’il acceptait de discuter de ses armes mais pas de les remettre sans condition. Le gouvernement libanais vient de déclarer la guerre au mouvement de résistance. De toute évidence, il ne peut le mener seul.

Toutes les déclarations des leaders de la majorité parlementaire ont poussé, ces deux derniers mois, à l’affrontement et à la confrontation armée. Conscients que le gouvernement cherchait une situation de guerre civile qui aurait donné le prétexte à une intervention étrangère (sous couvert de l’ONU) quasi immédiate par le simple changement de mandat des Casques bleus.

Au besoin, Israël est là pour intervenir au prétexte d’assurer sa sécurité menacée par des troubles libanais. L’opposition a tout fait pour préserver la paix civile, malgré les provocations répétées et les déclarations humiliantes de Joumblatt et de Geagea, notamment après ses récentes rencontres avec des responsables US à Washington. Mais le dernier voyage de D. Welch a marqué le vrai tournant. Il a martelé que le pouvoir appartenait à la majorité parlementaire, un point c’est tout.

Il a intimé l’ordre à Berri d’ouvrir le Parlement et à tout le monde d’élire immédiatement le président sans discussion sur les garanties demandées par l’opposition. Le boycott du Sommet de Damas par les amis arabes des Américains était un autre signe. Acculé, le Hezbollah devra défendre ses armes ou disparaître comme acteur de la résistance.

Israël d’un côté, de l’autre une Finul susceptible de recevoir un nouveau mandat, une flotte américaine qui croise au large des côtes libanaises, semblent être des arguments solides pour pousser le Hezbollah à la reddition générale, avec la garantie, cette fois-ci, d’une guerre courte. Tout dépendra des capacités des patriotes libanais à mettre en échec le pan des incendiaires.

MOHAMED BOUHAMIDI

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