Différence d’approches

Le seul souci de la politique prônée outre-Méditerranée est d’ordre sécuritaire, alors que pour les pays de la rive sud, elle a pour objectif d’atteindre un niveau de développement à même d’offrir tous les moyens aux jeunes pour les inciter à rester chez eux.

En dépit de toutes les mesures dissuasives mises en œuvre de part et d’autre de la Méditerranée par les gouvernements concernés, le nombre de candidats à l’émigration ne cesse de croître. Le découragement attendu, notamment du côté de la rive nord, n’a pas eu lieu, bien au contraire, le flux migratoire a pris davantage d’ampleur. Il faut dire que les “interdits”, notamment l’instauration des visas rendant plus que difficile la libre circulation des personnes, a eu pour effet de renforcer la détermination des migrants à les violer. La nature humaine, opposée à tout ce qui est défendu, joue son rôle sur ce plan.

Les approches différentes préconisées dans la lutte contre ce phénomène par les pays européens et africains ne s’attaquent pas à la racine du mal pour pouvoir l’éradiquer. Le seul souci de la politique prônée outre-Méditerranée est d’ordre sécuritaire, alors que pour les pays de la rive sud, elle a pour objectif d’atteindre un niveau de développement à même d’offrir tous les moyens aux jeunes pour les inciter à rester chez eux.

Outre cette différence de vision, il y a lieu de relever l’insuffisance de l’assistance, pour ne pas dire son inexistence, que doivent fournir les États riverains du Nord à ceux du Sud pour combattre ce fléau. Et ce n’est pas en ressassant les discours décourageants et xénophobes, que les responsables européens parviendront à faire changer d’avis aux potentiels émigrants.

Le mal est très profond. Il a besoin d’une thérapie qui prenne en compte tous ses aspects pour en venir à bout. Dans cette optique, la balle est dans le camp des pays de la rive nord, lesquels sont appelés à modifier leur politique vis-à-vis de ce phénomène, qu’ils considèrent comme une menace pour leur sécurité interne. C’est une question de responsabilité à assumer pleinement, au lieu de rechercher des échappatoires tout en étant conscient de la gravité de la situation et des conséquences qui en découleront.

Abdelkamel K.

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