Moussa Touati, en bon stratège

Comme tous les partis, le FNA procède également à la tenue de son congrès. Mais, on ne peut pas dire que le FNA est un parti tout à fait comme les autres. Les conditions de sa naissance ou plutôt les origines ou racines dans lesquelles il puise les éléments de sa légitimation en font un prétendant à la relève dans l’espace délimité par la famille révolutionnaire.

Issu d’uns sorte de syndicat des droits des familles de chouhada, construit par la suite sur la défense de la mémoire liée à l’histoire et fondant son programme politique sur les principes généraux de Novembre que certains considèrent comme un fourre-tout puisque tous les partis s’en réclament, il est à l’affût de l’opportunité qui s’offrira de la fin de la classe d’hommes qui a directement participé à la guerre pour l’indépendance. N’est-ce pas que tous ceux qui se sont succédé à la magistrature suprême sont des historiques dans la mesure où tous sont issus du FLN historique ou de l’ALN ?

Alors, pour comprendre pourquoi ce parti vient de déclarer qu’il a centralisé ses attentions, ou plutôt celles de la base sur les échéances locales et législatives de 2012, il faudrait intégrer le fait qu’il appartient à la famille révolutionnaire comme il ne faudrait pas oublier que c’est un des plus grands membres de cette famille parmi les vivants qui est encore au pouvoir.

Que Moussa Touati affirme ses ambitions pour une destinée nationale à partir d’avril 2009 le ferait apparaître comme un parricide et le mettrait certainement en situation de subir le processus d’un redressement.

Il se pose alors pour lui un choix terrible. Partagé entre la peur d’un redressement et le désir d’accorder la primauté de ses ambitions qui sont somme toutes naturelles quand on crée un parti politique, entre s’opposer à un historique pour se hisser au niveau de celui-ci, Il vit un drame cornélien. Trahir la famille révolutionnaire avec le risque de s’en faire excommunier ou tenter sa chance avec le risque de ne rien en tirer comme dividende. Il sait très bien qu’il a la confiance de la base. Mais, il sait que cette confiance ne sera pas validée s’il lui faut s’opposer au président.

En bon diplomate, ou plutôt en bon connaisseur des règles non écrites qui régissent le fonctionnement du système avec toutes les implications qui en découlent pour ceux qui ne les respectent et qui s’en font éjecter, Moussa Touati va sacrifier les ambitions qui le dévorent sur l’autel de sa survie politique. Il va alors sauter l’étape de l’échéance présidentielle de 2010 pour mobiliser sa base sur un objectif lointain mais mobilisateur, à savoir les élections de 2012.

Il aura ainsi mis tous ses militants d’accord. L’option reste ouverte donc du soutien du président, un membre de la famille révolutionnaire, pour un troisième mandat, si celui-ci le désire. S’il ne s’agit que d’une prolongation du mandat à sept ans, en ne parlant pas de l’échéance 2009, Moussa Touati comme on dit, « mayerbahch el âîb».

Il promet ainsi de continuer à placer son parti dans la situation où il connaitra une bonne montée en puissance pour prétendre à s’imposer au sein de l’exécutif ou à jouer un rôle important au sein de l’opposition.

Bachir Benhassen

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