Bellicisme

Mme Clinton n’y va pas avec le dos de la cuillère. Elle menace ni plus ni moins de «rayer» l’Iran de la carte, si elle est élue à la magistrature suprême des Etats-Unis et si ce pays «attaque» Israël. Voilà qui ne manque d’inquiéter venant de la bouche d’une candidate à la présidence américaine, surtout après la profession de foi, pro-israélienne, de l’autre prétendant démocrate, Barack Obama.

Avec cette surenchère, à qui sera le champion le plus déterminé d’Israël, les politiques américains repoussent les limites du «politiquement correct» pour accéder au pouvoir et montrent combien la notion du savoir raison garder n’a pas de signification pour eux. D’autant plus que ces candidats ambitionnent de gouverner la seule superpuissance mondiale. Cette menace qui vient de la part d’un possible présidentiable américain a, c’est évident, plus de poids que ne pouvaient en avoir les fanfaronnades du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, lequel proféra les mêmes menaces à l’encontre de l’Etat hébreu.

Quoique exploitées à outrance par les médias occidentaux, les déclarations, tout aussi condamnables du chef de l’Etat iranien, restent en fait des propos à consommation interne, tant l’Iran n’a pas les moyens de réellement mettre en danger l’existence de l’Etat hébreu. Les Etats-Unis sont les premiers à savoir que, si tant est qu’il y a menace sur le Moyen-Orient, elle vient singulièrement du seul Etat disposant d’un arsenal nucléaire, Etat qui n’est autre qu’Israël. De plus, l’emploi du verbe «rayer» par l’ex-première dame américaine est, en soi très grave dans la mesure où Mme Clinton semble prête à annihiler, sans état d’âme, un peuple de 80 millions d’âmes.

Mme Clinton a-t-elle réellement réfléchi à la portée de ses propos, en envisageant de sang-froid la possibilité de détruire un pays et sa population? Défendre Israël, on comprend à la limite -malgré les horreurs que ce pays commet quotidiennement dans les territoires palestiniens occupés-, mais il y a toutefois des dérapages verbaux qui sont inadmissibles et inacceptables surtout lorsqu’ils sont le fait de quelqu’un qui prétend diriger la plus grande puissance militaire de tous les temps.

Quand on aspire à devenir le président de cette super-puissance, on mesure ses mots quelle que soit la sympathie que l’on peut éprouver pour tel ou tel pays. Les problèmes du Moyen-Orient, ils sont sérieux et nombreux, ne se résolvent ni ne peuvent se résoudre par la force, encore moins par les menaces. Il était, il est attendu des dirigeants états-uniens, ou aspirant à le devenir, qu’ils donnent l’exemple de la mesure et de la responsabilité politique du fait même de la position qui est celle du pays dont ils assument ou aspirent à assumer la gestion.

Après les erreurs tragiques de George W.Bush en Irak, il était espéré que les responsables politiques américains en tirent les leçons et comprennent que la force militaire ne résout rien, du moins pas tout. Il n’en est rien hélas, lorsque l’on entend la candidate démocrate, qui fait montre d’un bellicisme dangereux pour la paix dans le monde, privilégier la loi du talion, avec tout ce que cela peut induire quant à la paix et à la sécurité dans le monde, pas seulement dans le Golfe arabo-persique et au Moyen-Orient.

Karim MOHSEN

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