Pitrerie juridique !

M. Peter Van Walsum est, comme chacun le sait, un «grand juriste» qui enseigne bien le droit. En tant qu’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, il se montre plus performant et nous enseigne comment contourner le droit dans une initiative qui lui semble subtile mais qui s’apparente à une bouffonnerie tout juste bonne pour la cour chérifienne. Puisant dans son génie juridique, Walsum inventa une formule abracadabrante qui pourrait faire crever de jalousie Oudini lui-même.

On retire les deux propositions marocaine (sur l’autonomie) et sahraouie (sur un référendum d’autodétermination où les Sahraouis auront à choisir entre l’autodétermination, le rattachement au Maroc ou l’indépendance) servant de base aux négociations de Manhasset. Cela permettra de négocier, cette fois, réellement, sans conditions préalables. Mais juste avec un état d’esprit différent.

Ainsi, les négociations se tiendront sur «la base de l’hypothèse provisoire qu’il n’y aura pas un référendum avec l’indépendance comme option et que, par conséquent, l’issue sera forcément en deçà de l’indépendance totale». N’est-ce pas ahurissant ? Ainsi, Walsum pense pouvoir obtenir pour le royaume ce que les FAR, appuyées de Paris, de Tel-Aviv et de l’Afrique du Sud, du temps de l’apartheid, ne sont pas parvenues à arracher par l’acier et le napalm. Une proposition qui s’apparente très bien à la dernière syllabe du nom de Walsum lorsqu’on s’amuse à la traduire dans la langue arabe. Espère-t-on torpiller Manhasset V ?

Quelle crédibilité reste-t-il à Walsum après qu’il ait fini par rallier à son tour la liste des honorables onusiens qui furent touchés avant lui par la grâce alaouite et se découvraient à mi-chemin une forte sympathie pour… la colonisation et les colonisateurs. Des fonctionnaires onusiens qui trouvaient leur plaisir à prêcher contre… la doctrine onusienne.

Des «modèles» qui choisissent contre toute attente de s’opposer à la légalité internationale et aux droits des peuples. Et plutôt que de respecter et de faire respecter le droit qu’on enseigne si bien, on se retrouve sur l’estrade des Nations unies à salir ce même droit grâce à l’inspiration d’un «réalisme» royal. Déjà, en 2006, Walsum avait failli gagner son grade de persona non grata lorsque son voyage dans la région se voyait reporté en raison de son inclinaison pour les thèses marocaines. Bien qu’il s’efforçait à mieux masquer son parti pris à l’époque.

Un grade qu’il finit quand même par décrocher de haute lutte chez les opinions sahraouie et algérienne dans un premier temps. Ce qui, désormais, devrait le dispenser à jamais des fatigantes tournées dans la région. Désormais, Walsum est classé dans le camp des gens qui veulent imposer une solution au peuple sahraoui et, de ce fait, il ne peut prétendre à poursuivre son rôle de «facilitateur».

Un rôle qu’il a toujours voulu, on ne sait pas exactement pourquoi, pouvoir jouer entre l’Algérie et le Maroc, alors qu’il est parfaitement conscient que l’Algérie n’a aucune revendication territoriale sur le Sahara occidental. Peter Van Walsum serait peut-être mieux inspiré de planifier sa prochaine visite dans l’Ogaden ou au… Cachemire. Ici, où le concept d’indépendance a valeur de religion, il n’a pratiquement plus rien à faire.

Mohamed Zaâf

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