Sur les traces d’Israël

Il y a peu de temps une pétition de couleur locale plaignait les «chrétiens harcelés pour délit de prière». Une divagation qui procéderait peut-être d’une bonne intention mais qui braqua les curiosités et aida finalement les populations algériennes à prendre mieux conscience que l’Algérie n’était heureusement pas la maison de tolérance qu’on supposait. La pétition n’a pratiquement pas eu d’écho ni dans nos villes ni dans nos campagnes.

Elle ne pouvait d’ailleurs pas en avoir puisque l’islam, qui règne en Algérie après avoir naturellement succédé au christianisme et auparavant au judaïsme, oblige au respect des gens du livre. Cependant, la pétition n’est pas restée longtemps orpheline puisqu’en appui, on lui lança une autre en France. Dans ce même pays où l’on prend un malin plaisir à traumatiser les gosses dont le nom ne tinte pas laïc et où l’on se plaît a agrémenter pour service rendu les tombes musulmanes de croix gammées.

Des associations françaises sont venues à la rescousse des évangéliques locaux, cette nouvelle vague de chrétiens apparus dans le sillage des autres bizarreries que nous charia octobre 1988 et la grave crise qui ne tarda pas à lui emboîter le pas. A cette époque n’avions-nous pas assisté, médusés, à l’expulsion manu militari des journalistes palestiniens de la radio et de la télévision de l’Algérie novembriste ? Une décision exécutée par des bourreaux de charme et qui ne profitait qu’aux ennemis de la cause palestinienne ?

Une décision inattendue, humiliante, sur laquelle les pétitionnaires d’aujourd’hui avaient gardé un silence des plus honteux. On accuse aujourd’hui allégrement l’Algérie de harceler les chrétiens pour délit de prière, mais y a-t-il un seul chrétien en mesure de soutenir qu’il a été empêché d’accomplir sa prière, son yoga ou sa gymnastique dans la langue et à la vitesse qu’il veut ? Quelqu’un peut-il soutenir que l’Etat a fermé arbitrairement une seule église ayant une existence et des activités légales ?

Les associations françaises amatrices de bruit nous parlent de 11 500 chrétiens dont 10 000 protestants et 1 500 catholiques. Si elles sont honnêtes, elles devront admettre que l’Etat algérien et son peuple vivaient en très bonne intelligence avec les catholiques et qu’ils les tenaient en grande estime. Donc le problème actuel n’est pas du tout avec le christianisme mais avec des gens qui véhiculent une doctrine agressive et qui viennent en conquérants faire du recrutement dans une maison non pas laïque mais officiellement musulmane. S’ils sont connus pour être accueillants et sociables, les Algériens ne veulent pas être amenés à regretter leur hospitalité.

Qu’on pétitionne en France, qu’on manifeste aux Etats-Unis ou que les gens patinent à la mode onusienne, cela ne fait qu’exciter plus les réflexes défensifs de la rue algérienne. Une rue qui risque de s’avérer une méchante protestante plutôt, si jamais se réveillaient les démons. Nos chrétiens, quelle que soit leur chapelle, n’ont pas d’autre choix que de se soumettre à nos lois.

Or, nos lois ne sont votées ni au Vatican, ni au Pentagone, ni par des Quasimodo. Nos lois sont conçues chez nous, pour nous, et personne ne pense à les imposer hors de nos frontières. Mais à l’intérieur de nos frontières, personne hormis le peuple n’a le droit de les remettre en cause ou de les changer. Il ne viendrait à l’esprit d’aucun Algérien d’introduire ramadan ou d’imposer la polygamie ou le Viagra dans le royaume du Vatican.

Mohamed Zaâf

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