Oscillation stratégique de HMS
Le HMS a, des relations au sein de l’alliance, la perception et la conviction qu’elles sont inégalitaires. Au niveau déjà de la nature des mandats à cumuler, chef du parti et chef de Gouvernement pour le FLN et le RND et, seulement ministre sans portefeuille en plus, à cumuler avec la fonction de chef de parti pour le HMS.
On en déduit qu’il n’y a pas d’alternance au poste de chef de Gouvernement en faveur de HMS, mais seulement une rotation entre le FLN et le RND.
Serait-il interdit que certains postes de responsabilités soient confiés au HMS ? Ne parlons pas de la magistrature suprême. Les militants de HMS n’ont jamais accédé aux postes de président de l’APN et du Sénat ou du Conseil constitutionnel. Il en est également ainsi pour la fonction de ministre des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de l’Education, et de la Communication. Pas même des Affaires religieuses.
Par contre, les questions techniques n’ont pas de coloration idéologique.
Toutes les fonctions techniques sont ouvertes aux militants de ce parti.
Puisque le HMS a une telle perception inégalitaire des relations au sein de l’alliance, pourquoi alors y rester ? Cette question se pose inévitablement. Au sein de ce parti, la majorité est dans le camp de la participation au pouvoir et dans le refus du cantonnement dans l’opposition parlementaire. Il y a ainsi une ligne interne de fractures entre les «participationnistes» et les partisans de l’autonomie stratégique.
Les «participationnistes» ne renoncent pas pour autant à leur projet.
Ils veulent ou aspirent, par l’obtention de concessions politiques successives, concilier les courts termes politiques avec leurs long termes sociologiques. Conviction ? Calculs ? Alibis ?
Toujours est-il, que des raisons existent pour un bouillonnement interne, plus particulièrement depuis la disparition du cheikh Nahnah qui a fabriqué et imposé un compromis interne.
Pour ce qui concerne la participation d’un parti islamiste à un gouvernement non islamiste, même laïc, cela obéit à une fetwa, une recommandation du Tunisien Rachid Ghenouchi pour lequel un parti islamiste se doit d’être préservé, même dans le Gouvernement laïc, pour défendre les intérêts des populations.
Des ambitions personnelles ? Celles-ci naissent dans toute organisation. Quel parti a su conserver tous ses membres fondateurs ? Dans quel parti n’y a-t-il pas eu de coups d’Etat internes, de mouvements de «redressement» où de menaces de redressement ?
Le HMS sait qu’il ne dispose pas d’attributs et puissants, mais qu’il se doit encore de procéder à des renforcements adaptés aux situations changeantes.Il continuera encore à procéder par des oscillations stratégiques, à évoluer savamment sur les lignes des fractures, tout en maintenant le cap sur la participation de pouvoir, même sur un strapontin.
Bachir Benhassen