L’unique richesse

Quand on prend connaissance, en lisant l’interview donnée au journal Qatari Al Arab, de l’objectif que s’est assigné le Président Bouteflika, depuis son arrivée en 1999 et qui est «l’édification d’une économie forte qui ne s’appuie pas sur le pétrole et le gaz», on plonge dans un océan d’interrogations, pour tenter de savoir comment réellement compte-t-il y parvenir.

Quand, en l’espace de quelques lignes, on prend connaissance du projet de loi portant orientation agricole soumis au dernier conseil des ministres qui se fixe comme objectif de «favoriser une politique adaptée d’enseignement, de formation professionnelle, de recherche et de vulgarisation agricole» et de lire ensuite les instructions que donne le chef de l’Etat au gouvernement, à cet effet, et qui concernent «la recherche et l’innovation pour améliorer les conditions d’intégration des jeunes diplômés» et de «renforcer les encouragements de la production agricole», on se surprend à croire qu’une réponse est apportée. Que c’est la réponse. L’unique. La seule. La vraie réponse à l’océan d’interrogations.

Quand, dans le même conseil des ministres, le président de la République énonce, après l’exposé du dossier présenté et relatif à la politique de la santé, les conditions à réunir pour l’ultime objectif de «remise en confiance du citoyen à l’endroit de notre système de santé», on se dit enfin l’homme retrouve sa place dans notre pays. La place d’où il n’aurait jamais dû être chassé. La place prépondérante dans la vie d’une nation.

Quand, dans le même jour, un ministre de la République, comme le Dr Chakib Khelil décline, dans une analyse sur l’avenir de l’Algérie, son credo avec cette magnifique définition: «l’homme est la première et ultime richesse du pays», on ressort de cette lecture avec la conviction que quelque chose de majeur a vraiment changé dans la façon de gouverner dans notre pays.

Qu’enfin l’homme passe avant la machine. Le seul problème est que l’on ait mis près d’un demi-siècle pour se rendre compte d’une telle importance. Un demi siècle où la médiocrité s’est érigée en système de gouvernance. Un demi-siècle où cette médiocrité a voulu faire croire à des concepts fumeux tels que «clés en main» ou «produits en main». Un demi-siècle d’accumulation d’un retard qu’il faudra rattraper, sans quoi les bonnes intentions ne pourront jamais dépasser le stade des voeux pieux. Un demi-siècle qu’il faudra réparer en mettant les bouchées doubles pour remettre, sur la plus haute marche du podium, l’homme.

Des bouchées doubles, pour revoir l’Algérien reprendre en main son agriculture, ses travaux du bâtiment, son tourisme…Pour le voir enfin travailler et prendre de la peine. Pour lui, pour ses enfants et ses petits-enfants. Et ne plus compter que sur le pétrole. Ce jour-là sera inscrit en lettres d’or dans notre histoire.

Zouhir MEBARKI

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