« C’est pas moi…c’est lui »

C’est devenu une rengaine, une constante, voire une propriété gouvernementale. A chaque fois qu’un ministre de la République est interpellé par une quelconque question dans son secteur, la réponse est toute prête: «Ce n’est pas moi, c’est lui». Jamais depuis l’Indépendance du pays, une équipe gouvernementale n’a été aussi «consensuelle».

Un consensus autour de rien…On peut trouver, chercher et même inventer des circonstances atténuantes à tous les gouvernements qui se sont succédé en Algérie depuis 1962. On peut invoquer des raisons sociales, économiques, politiques, sécuritaires et toute la panoplie des arguments possibles mais pas pour l’équipe actuelle. Et comment peut-il en être autrement pour une équipe qui a en sa possession une feuille de route, le Programme du président de la République, des milliards de dollars, les médias et tout le reste…

«Ce n’est pas moi c’est lui», voilà le refrain ressassé à chaque occasion. La liste des problèmes sociaux étant trop longue, le même refrain a fini par s’éroder. Ne croyez surtout pas qu’il n’est plus utilisé! Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs s’en est servi à coeur joie lors de son passage, samedi, à la Télévision nationale. Bien avant lui, d’autre membres du gouvernement ont répliqué par le fameux «c’est pas moi c’est lui» aux questionnements des citoyens et des journalistes. Rappelez-vous du duo Saïd Barkat- El Hachemi Djaâboub. Deux ministres qui resteront dans la mémoire collective pour avoir été des virtuoses dans l’art du ping-pong.

Ils ont régalé les Algériens durant le mois de Ramadhan avec ce jeu alors que les produits de large consommation flambaient. N’est-ce pas qu’il s’agit là d’une indigence caractérisée que de gérer les affaires de la cité par ce sésame?

Faut-il s’interroger encore sur les raisons du marasme qui plombe le pays, sur les raisons qui font que les populations émargent quotidiennement sur le registre du désespoir? Le citoyen algérien ne rêve que pendant les campagnes électorales.

La plupart de ces ministres ont pu accéder au Parlement lors des élections législatives d’avril 2007. Par leur discours ils ont fait voler les alligators dans le ciel d’Algérie, fait passer les éléphants par le chas des aiguilles. Inamovibles, ils espèrent, tout sourire, être reconduits au prochain gouvernement. Quelle belle technique que celle de s’entourer de médiocres pour mieux régner. L’Algérie a trop de grandeur- dans tout le sens du terme- pour être limitée à des raisonnements aussi simplistes, mais hélas! H’rame aalikoum!

Brahim TAKHEROUBT

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