Une idéologie de la harga
« tout d’abord salut en jetant en prison les haraguas le pouvoir pense qu’il va decourager les jeunes alors qu’il ne fait que confirmer toute son incompetance a gerer la mal vie et la misere sociale due a la rapine erriger en veritable valeur a la coruption generaliser (et banaliser par le sisteme) a la course a la rente les haraguas n’aspirent qu’a aller tenter leurs chances et reussir ailleurs ce qu’ont leurs refusent dans leur propre patrie (et ceci n’est point un delit) et mon cher de tout ces candidats a la hargua et je suis bien placer pour me permetre d’ecrire ca la destination final ca a etait et ca sera et c’est toujours vers l’occident et jamais vers l’arabie saoudite ni le koweit ni les autres etats riches et musulmans cela nous emmenent a conclurent que c’est la liberte avec un grand L de cet occident qui les interressent (il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut voir) salut et bon courage ».
Voilà. Je vous ai transmis ce message tel que je l’ai reçu avec ses petites fautes et ses grands éclairages. Vous aurez compris que son auteur sait de quoi il parle et qu’il réagit au dernier procès fait à de jeunes harragas du centre et de l’ouest du pays sauvés de la mort par nos gardes-côtes.
Quelle rage et quel sentiment d’injustice dans ce petit texte ! Quel désir de hurler le non-dit de la harga : ce choix de l’Occident qui consacre la défaite, au moins partielle, de ceux qui en chantent la haine et qui ont voulu insérer la vie, toute la vie, dans leurs enclos idéologiques.
Quel rejet du discours nationaliste moralisateur et normatif qui se refuse à voir la réalité de leurs vies de harrag. Que penser de ce soudeur d’un coin perdu de l’Oranie qui dit aimer son pays mais être obligé de partir pour trouver du travail et aider ses parents ? Moi j’ai l’impression qu’il vivait enfermé dans un enclos dont la seule porte entrouverte, celle de la harga, lui était interdite. Celle-là même qui le mènera de l’enclos à la prison, c’est vous dire.
MOHAMED BOUHAMIDI
