Enjeux
Dans cette perspective, il nous faudrait peut-être évoquer aussi la possibilité que les États-Unis, notamment, voudraient peser d’une manière ou d’une autre sur le cours de l’événement politique en Algérie de sorte à barrer la route à celui qui a été à la source de nombreux maux de l’Oncle Sam.
Il faut bien admettre que la donne “Bouteflika” constitue une véritable trame pour l’avenir des relations algéro-américaines. Et l’on se demande si les initiatives des ambassadeurs américain et anglais ne sont pas destinées à vérifier si l’option de soutien à une révision constitutionnelle et un troisième mandat pour Abdelaziz Bouteflika sert leurs intérêts.
Rappelons que Robert S. Ford déclarait, à propos de la révision constitutionnelle dans une interview accordée à un quotidien national, que “nous n’avons pas de position définie sur ce dossier (…) Ce que nous les Américains espérons, c’est seulement qu’il se dégage un consensus pendant ce processus et pendant le débat sur la révision de la Constitution algérienne et que la question soit résolue sans aucun appel à la violence ou à un rejet violent”. Dans cette perspective, il nous faudrait peut-être évoquer aussi la possibilité que les États-Unis, notamment, voudraient peser d’une manière ou d’une autre sur le cours de l’événement politique en Algérie de sorte à barrer la route à celui qui a été à la source de nombreux maux de l’Oncle Sam.
Une lecture qui ne peut pas être exclue, du moins si l’on a en tête la démarche de Abdelaziz Bouteflika qui a consisté, depuis deux ou trois années, à remettre en cause tous les privilèges qu’il a par le passé accordés aux Américains, plus particulièrement dans le secteur des hydrocarbures.
On se souvient, entre autres exemples, de l’annulation de la loi sur les hydrocarbures, également de la dissolution de la société mixte algéro-américaine créée il y a une dizaine d’années, en association avec une filiale de la firme que dirigeait Dick Cheney avant son accession à la Maison-Blanche, ou encore la révision à la hausse des impôts que payaient les sociétés pétrolières dans notre pays. Sans oublier que Bouteflika a constitué le grain de sable qui empêchait et empêche toujours l’administration Bush d’installer en permanence des troupes américaines dans la région de l’Afrique du Nord et au Sahel.
Tout ceci est resté en travers de la gorge des Américains et plus particulièrement des lobbys pétroliers. Il n’est pas exclu de dire que ces derniers sont loin d’être favorables à un prolongement du règne de Bouteflika. Si l’on parle maintenant du rapprochement de Bouteflika des leaders vénézuélien et iranien, pas du tout en odeur de sainteté chez l’administration américaine, on peut dire que la boucle est bouclée.
Zahir Benmostepha