Explications
Mais c’est aussi et surtout une manière élégante de remettre à sa place celui qui reste, à notre sens, le principal inspirateur de la décision de Ban Ki-moon de mettre sur pied une commission d’enquête indépendante sur les attentats du 11 décembre à Alger.
En quoi la vie du personnel de l’Organisation des Nations unies vaudrait-elle plus cher que celle des Algériens ? C’est à peu près de cette manière que le bon sens voudrait trivialement traduire la réponse de notre ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, aux propos du secrétaire général adjoint à la sécurité, David Veness, quand celui-ci plaida en faveur de mesures “radicales” pour assurer la protection du personnel de l’ONU.
Il est vrai que Zerhouni, en tant que ministre de la République, avait mis les formes pour signifier à ce responsable onusien de la sécurité que l’Algérie ne saurait faire dans la discrimination en matière de protection sans dénier à ses propres citoyens le droit constitutionnel et de surcroît fondamental de sécurité dans un État de droit. Mais c’est aussi et surtout une manière élégante de remettre à sa place celui qui reste, à notre sens, le principal inspirateur de la décision de Ban Ki-moon de mettre sur pied une commission d’enquête indépendante sur les attentats du 11 décembre à Alger.
Car il semble bien que même si le malentendu a été dissipé entre l’ONU et l’Algérie, David Veness n’en démord toujours pas pour en rajouter, exigeant ainsi un traitement de faveur du reste inacceptable pour tout pays qui cultive la valeur de la vie humaine qui plus est se révèle être celle de sa propre population.
Le ministre de l’Intérieur n’aura pas attendu pour remettre les pendules à l’heure, en usant de la même tribune à Tunis que David Veness, pour déclarer que “pour ce qui concerne l’Algérie, des mesures préventives ont été déjà prises concernant la protection non seulement des édifices de l’ONU et des missions diplomatiques, mais aussi des édifices publics nationaux sans aucune discrimination”. Normalement, le secrétaire général adjoint onusien à la Sécurité doit être plutôt satisfait, dès lors que notre pays accorde la même importance à la sécurité des édifices de l’ONU que celle dont il fait bénéficier ses propres édifices publics. C’est tout dire.
Zahir Benmostepha