CES NÉCROPHAGES QUE NOUS SOMMES DEVENUS !

Algérie. Hausse du prix du lait, de l’huile et de la semoule. Et baisse vertigineuse du prix de la …

…vie

Comme de bien entendu, les visages des responsables étaient empreints de gravité, hier, à Hydra et à Ben Aknoun. Comme de bien entendu, les journaux ce matin ouvrent tous sur ce double attentat et sur l’effroyable bilan, avec des différences de quelques morts et d’une poignée de blessés d’un titre à l’autre.

Comme de bien entendu, des thèmes comme «la baisse ou non de la vigilance» ou encore «quelles mesures de sécurité pour la capitale ?» ou encore «ce double attentat n’est-il pas le résultat direct des libérations massives de terroristes par le régime ?» vont faire débat deux ou trois jours, deux ou trois semaines tout au plus. Ensuite, Belkhadem, qui aura retrouvé des couleurs, reviendra bassiner tout le monde avec l’urgence d’un 3e mandat pour Abdekka.

Ensuite, les deux autres compères de l’Alliance vont se surveiller du coin de l’œil pour savoir à quel moment il faudra clairement se déterminer, et le faire avant l’autre, sans trop indisposer les «Autres». A ce moment-là, à ce moment fort du débat ô combien prégnant autour d’un 3e mandat, tombera comme un cheveu dans la soupe une dépêche de l’APS annonçant qu’un des blessés du double attentat du 11 décembre dernier a succombé à ses blessures.

Une information qui sera casée quelque part, en pages intérieures des quotidiens, entre les fissures inquiétantes dans le barrage de Béni Haroun et les contacts avancés de la FAF avec le joueur Hamdani. Dieu ! Comment en sommes-nous arrivés à ce degré de nécrophagie ? Nous avalons et digérons nos morts à une allure effarante.

Depuis 1999, il ne nous faut pas plus de quelques jours, parfois quelques heures, pour digérer et évacuer un massacre, un attentat sanglant, un faux barrage. Et jamais elle ne sera observée, cette fameuse halte. Celle où l’on dira enfin qu’il n’est plus possible de continuer comme ça, sur ce rythme, à cette allure, avec les mêmes méthodes de gestion.

Personne ne viendra foutre une baffe dans la gueule des supporters inconditionnels d’un 3e mandat, pour leur rappeler que ce pays n’a pas besoin d’élire un président, mais plutôt de se débarrasser d’un système. Au passage, juste au passage, je signale à ceux que ça intéresse encore qu’il y a eu plus de morts hier mardi à Alger que dans toutes le villes d’Irak réunies.

Je sais que ça ne veut rien dire, mais je tenais tout de même à le signaler. Tout en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.

Hakim Laâlam

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