LA FIN DE LA PAIX PAR DÉCRET !
« Attentats d’Alger. Belkhadem a eu très peur. Moi aussi.
Chaque matin, au réveil, lorsque j’ouvre mes journaux et que
je note que ce gars-là est toujours chef du gouvernement, j’ai
vraiment peur.»
A chacun ses peurs !
«T’as vu ? C’est reparti !» Cette phrase que j’entends depuis mercredi dernier me sort par les trous du nez, hachakoum ! Je n’en puis plus de la recevoir comme une gifle assénée avec la violence de l’inconscience. M’enfin ! Comment peut-on oser dire que le terrorisme est reparti de plus belle ? Pourquoi ? Il s’est arrêté ?
J’espère tout de même que vous n’avez pas cru la secte des endormeurs de vigilance qui vous assuraient, un petit sourire de carte postale en coin, que vous pouviez vous promener en toute quiétude dans les villages et villes de votre pays, d’est en ouest, du nord au sud ?
J’ose aussi espérer que vous n’avez pas marché à ces Unes fabriquées avec du bois officiel, bien massif et dans lesquelles l’Algérie, soudainement frappée de modernité, de développement, de démocratie, de fraternité retrouvée et de rahma décrétée resplendissait de toutes ses fausses paillettes et des ses atours bidouillés dans les obscurs bureaux où se dessine, sans vergogne, un mieux-être trafiqué et affiché en vitrine ?
Tant qu’à faire, j’espère également que vous ne pensiez pas vraiment que les 3000 terroristes graciés et relâchés en masse l’autre jour allaient tout bonnement se retrousser les manches et travailler à la reconstruction démocratique d’un pays démantibulée ? Plus encore, j’espère que vous avez conscience que lorsque dans ce lot de tangos, on relâche un ingénieur chimiste, ce n’est pas forcément bon pour la paix et la quiétude ?
Parce que, si ce n’est pas le cas, si vous n’avez pas compris tout cela, si vous pensez que parce qu’il a frappé Alger et le bureau d’un Belkhadem soudain devenu vert de peur, le terrorisme aurait ressuscité, c’est que vous ne ressentez pas ce que ressentent tous les Algériens de tous les coins d’Algérie, ceux qui vivent le terrorisme tous les jours, sans relâche, sans pause, sans interlude et de plein fouet. C’est reparti ? Foutaises ! Tout était déjà là.
Mais qui osera dire à celui qui aimait à se décrire, il n’y a pas si longtemps de cela, en pompier que, dans sa lance à eau, il y a de l’alcool à brûler ? Je fume du thé et je reste éveillé le cauchemar continue.
Hakim Laâlam