Le bal des vampires

Hier, une vingtaine de députés seulement ont assisté à la séance de débat sur l’aviation civile, et ont ainsi atteint le pic de leur absentéisme coutumier. C’est par ce genre d’attitudes indignes d’un homme politique et d’un homme tout court, que l’on éclabousse le sens même des élections, à commencer par celles dont la campagne est ouverte aujourd’hui, dont la vocation locale, donc de proximité, est censée drainer les foules autant lors des meetings que pour sa consécration, le scrutin proprement dit.

C’est en regardant ce genre de désertion massive observée dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, censé abriter la fine fleur de la représentation populaire, que l’électeur détourne les yeux de l’appel au civisme et opte plus ou moins consciemment pour l’abstention, qui est une forme de boycott qui ne dit pas son nom, diffuse, à demi assumée, mais toujours exprimant le recul de la crédibilité et le déni de confiance chez le citoyen à l’endroit de la chose politique.

Mais revenons à ces fameuses élections locales, celles par qui l’ensemble de la population désignera ceux qui vont la représenter à l’échelle communale ou wilayale, pour répondre à ses interpellations et rendre écho à ses revendications collectives. L’accent a trop souvent été mis sur la propension des candidats, une fois élus, à ne pas tenir leurs promesses, pour revenir une fois de plus sur cette dérive qui s’apparente désormais à une seconde nature du candidat.

Si l’on ne s’en tient qu’aux attitudes proprement dites à adopter lors des différentes activités de campagne, et en cette orée de joutes, il y a lieu d’émettre des souhaits à ce que les candidats ne se donnent pas en spectacle en confinant leurs discours à des attaques envers les rivaux, ni à s’adonner à leur éternel péché mignon, celui de se transformer en distributeur automatique de promesses, jetables et biodégradables. A ce propos, il ne serait pas superflu, voire éminemment utile et profitable, que l’électeur d’un côté et le candidat du sien, jettent un coup d’œil sur les dispositions de la loi.

L’un et l’autre se rendront compte, et il n’est jamais trop tard pour apprendre, qu’il est tout simplement interdit d’insulter et de se livrer à des attaques personnelles ou autre comportement déloyal. En d’autres termes, si l’on s’en tenait au respect de le lettre légale, du moins au vu de ce à quoi on a assisté durant les campagnes précédentes, presque tous les candidats, ainsi que les leaders de partis qui viennent leur porter main forte, sont hors-la-loi.

Par contre, si d’abord les patrons de partis donnent l’exemple en usant d’un ton serein et balisent le débat dans les seuls confins du développement local et l’intérêt immédiat du citoyen, et si les candidats replacent leur campagne dans ses justes proportions, à savoir convaincre sans imposer, sans confondre bataille électorale et guerre de tranchées, alors, et alors seulement, on peut espérer à avoir droit à une campagne au moins intéressante, au plus passionnante. Et, sur la lancée, ne plus désespérer d’oublier l’affligeant taux de participation précédent, celui des législatives. Et pourtant, l’électeur n’avait pas encore constaté la désertion massive dans l’APN…

Nadjib Stambouli

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