Un seul enjeu : convaincre
La classe politique, pouvoir et opposition dans le même sac, au lieu de faire la bonne lecture du message exprimé de façon pourtant éloquente lors des législatives, a préféré partir sur des pistes d’analyse qui ramènent les choses à une dimension anecdotique.
Après les polémiques, somme toute récurrentes, entre les partis politiques et l’administration à propos de l’élimination de certains candidats, voici venu le temps de la campagne électorale qui démarre aujourd’hui. Les formations engagées dans la bataille des locales auront vraisemblablement fort à faire pour tirer les citoyens dans leur indifférence.
Car, faut-il le constater, hélas, en dehors des états-majors politiques, qui y travaillent depuis des semaines, et c’est leur raison d’exister, ces élections sont loin de polariser l’intérêt de la grande foule dont les préoccupations sont ailleurs. C’est de la responsabilité des partis politiques d’aller battre la campagne pour expliquer, convaincre, persuader voire “vendre” ces élections. Enjeu d’autant plus difficile que les leçons du 17 mai dernier ne sont pas tirées.
En effet, la classe politique, pouvoir et opposition dans le même sac, au lieu de faire la bonne lecture du message exprimé de façon pourtant éloquente lors des législatives, a préféré partir sur des pistes d’analyse qui ramènent les choses à une dimension anecdotique. Histoire bien sûr de se dédouaner. Ce qui est fatalement de nature à entretenir le quiproquo qui existe entre les électeurs potentiels et les candidats, si bien qu’aujourd’hui, on se retrouve encore face au spectre de l’abstention qui risque de frapper le 29 novembre prochain.
Et des assemblées locales, en manque de légitimité, seront fragilisées au départ et donc exposées à des soubresauts de la majorité de la population qui ne se reconnaîtra pas dans les futurs exécutifs. D’où, et on ne le dira jamais assez, la nécessité pour les partis de convaincre, car une assemblée est d’autant plus crédible qu’elle est élue.
N. Sebti