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Le président Bouteflika a placé l’aspiration à la paix dans une sphère qui dénie aux tenants de la violence terroriste la qualité de citoyens algériens.
Dans son discours qu’il a prononcé, hier, au siège de la Cour suprême, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire, le président Abdelaziz Bouteflika s’est résolument inscrit dans une perspective de paix en décrétant la permanence d’une réconciliation nationale qu’il a déclinée cette fois-ci sur le ton du sacerdoce que ne sauraient ébranler des contingences.
Et pour cause, le terrorisme, ou plutôt ses derniers soubresauts sont dépossédés par le chef de l’État de tout objet, si ce n’est cette “absurdité propre aux actes gratuits”. Au plus fort de l’émotion, qui a suivi l’attentat qui l’avait ciblé à Batna, le président de la République aura conféré à des propos tenus à chaud toute la profondeur et toute la lucidité que peut exprimer une conviction intime dans des choix irréversibles.
Plus qu’un rappel, sa détermination à poursuivre la politique de la réconciliation nationale a trouvé dans le discours prononcé devant les magistrats, les arguments qui la fondent. Le président Bouteflika a, en effet, placé l’aspiration à la paix dans une sphère qui dénie aux tenants de la violence terroriste la qualité de citoyens algériens.
C’est dans toute sa nudité que le terrorisme, qui sévit encore en Algérie, est décrit par le chef de l’État. Autrement dit, une violence qui n’est guidée par aucun idéal ni conviction religieuse et qui ne peut même pas se prévaloir d’une opposition à un projet politique du pouvoir en place.
Et si le Président déclare que l’Algérie n’a d’autres choix que la réconciliation nationale, c’est assurément parce qu’il peut exister au sein de son peuple une divergence d’opinions et une diversité de conceptions qui ne remettent pas en cause sa cohésion et les principes qui le guident. Dans cette logique, Abdelaziz Bouteflika a toutes les raisons d’orienter les regards quand il parle des tentatives de déstabilisation du pays, ailleurs que vers les enfants de l’Algérie.
Zahir Benmostepha
