Petite ou grande devinette ?
Continuons sur la question des points communs. Existe-t-il des points communs entre l’enquête française sur l’affaire Khalifa, l’enquête française sur l’attentat de Bouira, la sécurité énergétique de la France et la visite d’Etat de Sarkozy en décembre, à Alger ? Belle devinette pour une journée morose de jeûne et d’hypoglycémie. Je vais vous donner des indices.
Le jour où la France avait obtenu le principe de l’extradition de Khalifa, France 24 a passé en boucle (c’est normal, c’est une chaîne d’info en continu) l’information en donnant les précisions suivantes : l’administration algérienne a mal rédigé intentionnellement la demande d’extradition de Khalifa, le général Belkheir et sa fille seraient impliqués dans le scandale, un frère du président était l’avocat conseil de Khalifa, un autre frère aurait bénéficié d’un appartement à Paris et enfin Marif, l’ancien protocole du président et ambassadeur actuel à Rome, aurait plus que bénéficié des largesses.
Le sujet est explosif pour le pouvoir algérien. Un tel étalage mettrait à mal n’importe quel pouvoir et je me demandais quels dégâts ce sujet allait provoquer. Puis, brusquement vers 19h, France 24 change complètement le sujet. On parle toujours de Khalifa mais juste pour dire qu’il a été un golden-boy trop vite monté, etc., etc. Plus aucune allusion au régime ou à l’un de ses dignitaires. Je suis naïf mais au point de croire que le changement du sujet était spontané.
Les appareils d’Etat, les téléphones spéciaux ont dû fonctionner très vite pour arrêter ce traitement gênant de l’affaire. Du coup, au plan international, l’administration algérienne sort extrêmement affaiblie. L’affaire Khalifa pend désormais comme une épée de Damoclès sur la tête du pouvoir.
Peut-il, dans ces conditions, refuser les demandes amicales de la France de gérer notre gaz en contrepartie d’un nucléaire civil contrôlé à distance et qui deviendra une occasion de nous faire subir encore plus de pressions et de surveillance externes détruisant les derniers domaines de souveraineté qui nous restent ? Grande devinette ou petite devinette ? A vous de voir.
MOHAMED BOUHAMIDI
