L’arbre qui cache la forêt

Faut-il rappeler qu’il ne s’agit pas de quelques dizaines d’hectares de terres agricoles qui ont fait quelques citadins heureux, mais d’imposantes excroissances en béton, sans aucune existence légale, décrétées sur les factures de l’électricité, du gaz et de l’eau, cités à part entière de nos villes et villages.

De toute cette affaire du foncier de Bouchaoui, on retiendra surtout le bel exemple de l’affirmation de l’autorité de l’État quand elle est bien servie par la volonté politique. Et c’est donc fort à propos de considérer une telle affaire comme cet abcès de fixation qui solde une dilapidation du foncier agricole effrénée dont aucune wilaya du pays n’est sortie indemne.
D’autant mieux que là, on doit se poser beaucoup de questions auxquelles le procès de Bouchaoui n’a pas toujours trouvé de réponses. Même si on sort avec cette certitude que les textes juridiques relatifs au foncier agricole restent encore à préciser et à mieux définir. Un défaut dans la cuirasse ? Assurément si l’on sacrifie au fait, que ces textes restent perméables aux artifices favorisant la spéculation. Sinon, on n’aurait pas comptabilisé ces centaines de cités qui poussent comme des champignons à l’orée des grandes villes algériennes par la grâce d’un simple acte sous seing privé. Dans cette logique d’affirmation de l’autorité de l’État qui bénéficie d’un vent favorable de “salubrité” ayant pris naissance dans le scandale Khalifa, n’y a-t-il pas lieu de penser que les pouvoirs publics sont peut-être en retard d’un combat ? La question se pose devant l’énormité du problème qu’ils ont désormais sur les bras. Faut-il rappeler qu’il ne s’agit pas de quelques dizaines d’hectares de terres agricoles qui ont fait quelques citadins heureux, mais d’imposantes excroissances en béton, sans aucune existence légale, décrétées sur les factures de l’électricité, du gaz et de l’eau, cités à part entière de nos villes et villages.
L’échec des bulldozers devant une détermination populaire à fleur de peau aura, peut-être, fait changer nos responsables de fusil d’épaule. Vraisemblablement, il ne s’agit plus de bouleverser en compliquant une situation de fait accompli mais de sauver ce qui reste à sauver. Le procès de Hadjas et compagnie, un exemple ? Et il est fort à parier que le lourd verdict dans l’affaire du foncier de Bouchaoui fera réfléchir à deux fois plus d’un candidat à la construction sur des terres agricoles. Autant dire à bon entendeur salut !

Zahir Benmostepha

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It