Les agricultures du parti unique

Débarrassez vos épaules du fardeau de vos soucis. C’est le week-end ! Asseyez-vous, prenez un thé et rappelez-vous avec moi. Le parti unique, le FLN , nous avait tant promis et entre autres l’indépendance alimentaire. C’est-à-dire, tenez-vous bien, la satisfaction par nos propres moyens de tous nos besoins. Le souffle de la guerre de Libération était encore tout chaud.
Quels beaux discours il nous a tenus ! A l’époque, les gens sensés ont juste essayé de parler de sécurité alimentaire. C’est tout à fait autre chose. Pour la sécurité alimentaire, il fallait réduire au minimum notre dépendance de l’étranger en orientant au maximum notre agriculture vers les cultures stratégiques, y compris en proposant aux agriculteurs des prix très attractifs par des subventions et autres mesures incitatives. Place au blé, à l’orge, à l’élevage ovin, etc. Puis, s’apercevant de l’impossibilité de réaliser cette ineptie d’indépendance alimentaire, le parti FLN, toujours unique, a sorti une autre notion plus mesurée, plus réaliste : l’autosuffisance alimentaire. Ce n’est plus une ineptie mais une utopie positive. C’était l’époque de Kasdi Merbah à l’agriculture puis au Premier ministère. K. Merbah a même pris la mesure la plus urgente : payer un peu plus de 1000 DA le quintal de blé pour stimuler la production avec des plans d’accompagnement technique des paysans. Nous pouvons noter que le souci du pays existait encore dans les sphères du pouvoir, qu’une espèce de désir restait vivace d’une souveraineté nationale. Puis vint l’époque du parti unique métamorphosé en plusieurs partis alignés au garde-à-vous derrière le chef unique qui nous a ramené un génie appelé Barkat. Le pouvoir balaye alors toutes ces bêtises d’indépendance, d’autosuffisance ou de sécurité alimentaires : place à la spéculation. Paysans, cultivez ce qui vous rapporte le plus avec à la clé des sommes qui s’élèvent à des milliers de milliards de dinars en programme de soutien qui sont partis où vous savez mais pas toujours comme vous savez. L’article d’hier sur les détournements de l’argent du FNDRA a dû laisser plus d’un lecteur pantois sur les mille et une ruses de la prédation. Donc, avec ce pouvoir, nous en sommes arrivés à subventionner les cultures de «luxe», subventionner le superflu pour laisser le peuple face au nécessaire. C’est cela le bilan du pouvoir, celui-là dans toute sa nudité. Cela ne suffit pas non plus, pour le quidam de base, à comprendre que ses problèmes résultent de cette politique. Il faudrait qu’ils lui parlent de ses problèmes et pas d’abstractions.

MOHAMED BOUHAMIDI

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