Feuilleton

L’arrêt des subventions ne peut qu’avoir des répercussions lourdes, soit sur les unités de transformation qui seront contraintes de fermer si le prix du produit est maintenu, soit sur le citoyen qui serait appelé à payer plus cher le prix du sachet de lait.

La crise du lait est devenue ces derniers mois un feuilleton interminable tant les solutions appliquées au problème n’étaient que momentanées. L’on finit donc toujours par retomber dans les mêmes travers après une accalmie qui aura satisfait le temps d’une pause pouvoirs publics, transformateurs et consommateurs. Mais, il est évident que tant qu’une solution réfléchie qui prenne en compte les intérêts des uns et des autres n’est pas trouvée, la crise rejaillira constamment avec son lot de grèves et de mécontentements qu’elle charrie autant parmi les transformateurs que parmi les citoyens. Car il ne faut pas l’oublier, il s’agit d’un produit de très large consommation et l’un des deux derniers à continuer à bénéficier de la tarification administrée. En déclarant que les pouvoirs publics ne pouvaient continuellement subventionner les unités de transformation, le Chef du gouvernement n’a fait, en effet, qu’assener une évidence. Cependant, l’arrêt des subventions ne peut qu’avoir des répercussions lourdes, soit sur les unités de transformation qui seront contraintes de fermer si le prix du produit est maintenu, soit sur le citoyen qui serait appelé à payer plus cher le prix du sachet de lait. Dans les deux cas, le gouvernement se retrouverait dans la gêne, a fortiori s’il s’agit de faire face à une protestation sociale de grande ampleur. Il aurait été peut-être plus judicieux d’anticiper sur les évènements et de prévoir les bouleversements qui ont touché récemment la filière lait au niveau international. Qui a dit que gouverner c’est prévoir ? À défaut donc d’avoir été capable de flairer ces évolutions, le gouvernement est contraint d’intervenir dans l’urgence, mais jusqu’à quand ? Dans l’attente de trouver une solution définitive à ce problème, le gouvernement n’a d’autres alternatives que de continuer à faire un effort dans le sens d’un appui aux unités de transformation, obligées elles aussi à payer plus cher la matière première pour un produit dont le prix est administré. Toutefois, il n’y a qu’un encouragement de la production locale de lait cru, et ses activités annexes telles que la collecte qui peut, à moyen terme, atténuer la crise du lait, due à une dépendance flagrante des importations. Et dans cette optique, les transformateurs sont aussi appelés à jouer un rôle déterminant afin de soutenir la production et de ne pas rester rivés sur les cours internationaux dans l’espoir d’une diminution des prix de la matière première.

Hamid Saïdani

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