Le knowledge management
Dans le domaine économique les “polyci makers” algériens ont toujours privilégié l’approche macroéconomique au détriment de l’entreprise et l’approche sectorielle délaissant les préoccupations territoriales. Le retard accumulé dans les deux domaines de l’entreprise et du territoire est considérable et l’économie algérienne en souffre lourdement aujourd’hui qu’elle est exposée frontalement à la mondialisation, c’est-à-dire à l’ouverture et à la compétitivité. Nous avons choisi de traiter aujourd’hui d’une question très importante et sur laquelle les économies développées fondent toute leur avance dans le domaine de l’économie de l’entreprise : le knowledge management ou gestion de la connaissance. De quoi s’agit-il ? Rappelons d’abord une banalité : l’entreprise est le foyer de création des richesses d’une nation. Quand l’entreprise va, l’économie va ! Ce principe est simple mais il n’a pas l’air de faire flores chez nous !
Une entreprise c’est :
1) Des équipements (de la technologie)
2) Des collectifs de travailleurs (cadres, maîtrises, ouvriers)
3) Une organisation.
Pour faire “tourner” l’entreprise, acteurs et organisation exploitent de la connaissance mais ils en produisent et en mobilisent aussi. Qu’est-ce que la connaissance en économie de l’entreprise ? Nous savons que l’entreprise fonctionne en produisant des rapports de mission et de chantiers divers, mémoires de projets, des codifications et retours d’expériences… Cette “connaissance” produite et mobilisée doit être codifiée de manière vivante et impliquée et refléter une expérience qui devient elle-même une mémoire vivante et impliquée. La connaissance dans l’entreprise, c’est donc la mémoire. Il s’agit de codifier et de valoriser cette mémoire, d’aider au développement de comportements et de procédures qui vont dans ce sens. Pour cela, il faut savoir manager les hommes, les méthodes et (et c’est ici qu’interviennent les nouvelles technologies de l’information et de la communication), les outils informatiques et d’intelligence artificielle pour codifier, diffuser et valoriser la connaissance. C’est cela le knowledge management ou KM, c’est-à-dire la gestion des connaissances. Le KM est aujourd’hui le principal vecteur de création de valeur dans l’entreprise. C’est par le KM qu’on intègre le travail de l’intelligence dans l’entreprise. L’organisation et les hommes qui sont en œuvre dans l’entreprise doivent permettre à celle-ci de faire face aux flux d’informations quotidiens et les adapter continuellement aux contextes internes et externes. Le but du knowledge management est de recentrer les individus et les équipes sur l’apport de valeur. Nous savons que dans nos entreprises y compris dans les mieux dotées et les mieux organisées d’entre elles, chacun détient une parcelle de connaissance, d’expérience ou de savoir-faire, qu’il garde jalousement par devers lui. Cette connaissance ne circule pas, n’est pas diffusée, n’est même pas codifiée ce qui occasionne des pertes de valeur énormes. Le problème est bien alors celui de savoir comment gérer cette connaissance “éclatée”, comment la mobiliser, la diffuser dans l’entreprise pour qu’elle devienne une ressource primordiale, un facteur clé de création de valeur. Le KM est ce processus de gestion de la connaissance. Pour terminer, on peut rappeler que la force d’une entreprise résidera dans sa capacité à intégrer, au bénéfice de tous ses acteurs, des savoir-faire et des connaissances disséminés, dans les différentes unités et cellules mais aussi à l’extérieur de l’entreprise. Identifier ces savoir-faire et ces connaissances, les mobiliser et les optimiser c’est cela la mission du knowledge management qui sera ainsi le principal vecteur de performance vis-à-vis de la concurrence. Le KM aide à réaliser des économies, à traiter les dysfonctionnements. Dans une économie mondialisée régie par la compétition et la concurrence, il faut être compétitif. Le KM est aujourd’hui un facteur-clé de compétitivité. Les entreprises doivent être capables de faire coopérer entre elles leurs travailleurs des différentes catégories. La technologie aide à donner une cohérence globale à une somme éparse de compétences, de valeurs et de cultures. Le KM est aussi, bien évidemment, une source essentielle d’accélération de l’innovation. Ainsi, par exemple, l’équipementier automobile Valeo vient de développer une application intranet pour capter le savoir collectif de l’entreprise. L’entreprise doit capter aussi la connaissance et le savoir-faire externes. Ainsi, le francoitalien St. Micro Electronics s’est imposé parmi les leaders des circuits intégrés en exploitant les connaissances disponibles à St José, Singapour ou Grenoble. Nokia a su intégrer des technologies nées hors de Finlande et comprendre le comportement des consommateurs du monde entier pour devenir le numéro 1 mondial de la téléphonie mobile. Le KM exige bien évidemment de l’entreprise qu’elle dégage des moyens financiers, humains et qu’elle mette en place une organisation pour gérer les connaissances. Alors que dire à nos entrepreneurs sinon à bon entendeur…