On verra bien !
Sur les 13 partis qui ont constitué l’Alliance pour la sauvegarde de la démocratie, j’ai réussi à en identifier 10. C’est vous dire le degré d’amateurisme de cette alliance et pas seulement dans la communication. Le message lu par Merbah est des plus beaux produits de la langue de bois du FLN par laquelle il fait l’apologie d’un peuple mythique et de son histoire et ne dit rien sur l’Algérie d’aujourd’hui.
Quelles situations vivent les Algériens aujourd’hui ? Il n’en dit rien. Que propose-t-il aux Algériens d’aujourd’hui ? Rien ! Le même défaut de tous les partis de l’opposition se retrouve dans cette alliance : pas un mot sur les difficultés sociales et économiques que vivent les simples citoyens. Pourtant, à eux seuls, les dix partis que j’ai réussi à identifier rassemblent 932 191 ; bien plus que le RND et le MSP réunis.
Les 13 partis doivent largement dépasser le score du FLN et sans vérifier, je crois volontiers le porte- parole du PST qui s’y connaît en mathématiques quand il annonce que les partis de l’Alliance rivalisent avec les partis de la coalition en nombre de voix obtenues aux dernières législatives. Nous trouvons face à face deux camps aux forces équivalentes au plan arithmétique. Mais au plan politique, quel déséquilibre !
La coalition, dans son ensemble et chacun de ses partis s’adressent aux Algériens quand ils parlent. Ils savent le faire. Le font-ils sincèrement ? C’est une autre question. Cette Alliance pour la sauvegarde de la démocratie nous a déjà informés qu’elle n’est que conjoncturelle. Mais même pour la conjoncture, elle est bien obligée de s’adresser aux Algériens puisqu’elle en tire la légitimité par le nombre de voix qu’elle a rassemblées autour des partis qui la composent.
Que nous propose-t-elle comme conduite politique : celle du respect mutuel dans la paix, celle de la vie commune avec des droits reconnus à tous, celle du respect des urnes et de la volonté populaire, celle de la liberté d’expression et de la presse, celle de jouir des libertés démocratiques qui nous permettent de créer nos syndicats ? On ne le sait pas. Nous avons la mauvaise impression que cette coalition se bat pour ses droits démocratiques. Pas pour les nôtres à nous tous.
Il lui reste beaucoup à faire pour se distinguer des partis au pouvoir et convaincre les citoyens qu’elle se veut à leur service. Le procès des syndicalistes du CLA est une première occasion. Cette alliance soutiendra-t-elle des citoyens en quête de droits et de liberté ? Il y en aura beaucoup d’autres. On verra.
MOHAMED BOUHAMIDI
