DORMEZ TRANQUILLES, BELKHADEM S’OCCUPE DE VOS ENFANTS !
A l’heure où je boucle cette chronique, j’apprends que la composition du gouvernement vient de tomber. Une seule surprise, et elle est de taille :
Benbouzid à l’éducation !
Faut-il mettre cette expression contenue dans le décret présidentiel sur le compte d’une formulation malheureuse ? Lorsque le président permanent charge le chef du gouvernement par intérim de gérer les affaires courantes dans le secteur de l’éducation, faut-il comprendre que l’avenir de nos enfants soit réduit à une simple affaire courante à liquider ?
J’ai des frissons à l’idée même de la réponse. M’enfin ! Comment peut-on nommer un liquidateur d’affaires courantes au moment même où les élèves passent des examens ou sont sur le point de le faire ? Il y a de la désinvolture folle dans cette séquence de gouvernance.
Un détachement surnaturel, comme si les dernières décisions prises l’avaient été sur un nuage survolant par erreur le territoire algérien. Non seulement l’école était jusque-là sinistrée, mais aujourd’hui, en plus d’être sinistrée, elle est en intérim forcée. Terrible décalage entre le discours et les actes.
On ne peut pas venir dire aux Algériens «reconstruisons le pays ! Faisons reculer la barbarie et l’ignorance en redonnant sa place au savoir» alors que dans les faits, on réduit l’école à un dossier en instance de liquidation courante. Il est intéressant de noter au passage que les portefeuilles de la rente, eux ne sont pas concernés par l’intérim.
Sont pas fous les mecs ! Au pied des derricks, que des permanents, jamais d’intérimaires ! Quant à l’école, hachakoum, maâlich. Elle peut bien se contenter d’un intérimaire. Et quel intérimaire mes frères ! Le profil dont vous avez toujours rêvé pour l’avenir de vos enfants. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam
