Pourquoi je ne sors pas de chez-moi ?

Chaque oiseau aime son nid. Dès que j’achève mon travail dehors je retourne chez moi me reposer et manger un morceau. Et après le repos ou le manger, je ne trouve plus où aller. La ville ne m’offre rien qui puisse me distraire et me faire oublier le stress d’une journée fatigante surtout lorsque notre travail est d’un ordre communicationnel. Si au moins il y avait un jardin, un seul où je pourrais lire un journal, un magazine ou un livre léger.

 Si au moins il y avait un jardin ou un lieu, je n’ai pas besoin de verdure, de fleurs ou de roses (c’est par la faute de notre vie morose que je ne connais pas d’autres noms de fleurs. Vous savez maintenant pourquoi mon vocabulaire en la matière n’est pas assez riche ?) je n’ai besoin que d’un espace même petit soit-il pour me retrouver avec mes amis et discuter de ma journée, discuter de la vie, écouter mes amis raconter leur journée, leurs aventures.

Un espace où nous pourrions se chamailler intellectuellement sur les questions du jour ( la situation politique, sociale, économique…), un espace où nous pourrions être tranquilles et ne pas se méfier de ce jeune homme ou adolescent qui s’approche et qu’on soupçonne d’être un agresseur qui nous volera notre téléphone portable, ou nous plantera son canif au ventre tout en voulant prendre notre portefeuille.

Où trouver cet espace ? Les jardins, la journée, sont infestés de couples en plein flirt parce qu’ils n’ont pas où aller, et surtout parce qu’ils ont une overdose de frustration ; et le soir ils sont habités par les vagabonds et les mendiants.

Où y aller ? Les cafétérias ne contiennent plus ce bouillonnement des idées et pensées instructives et constructives. Nous ne trouvons que des babillages sur cette équipe ou celle-là, ce joueur ou celui-là, des parties de cartes ou de dominos interminables, des commérages sur ce voisin ou cette voisine, des regards absents, des bouches puantes de chique ou de cigarette.

 La modernisation nous a privé de nos cafés maures où le débat s’improvisait tout seul, où les discussions étaient riches et acharnées. Je ne parlerai pas des cafés littéraires. Nous ne sommes plus à la hauteur. Je sors à mon balcon. La poussière est comme toujours envahissante puisque j’habite face à une ruelle en circulation incessante nuit et jour. Imaginez un peu le bruit causé par les moteurs des automobiles. Mais on s’habitue à tout, même aux mauvaises habitudes.

 Je regarde par ci, par là. Rien à faire. Je maudis ces hommes en face qui jouent aux dominos (toujours les mêmes les quatre saisons) jusqu’au petit matin tout en ricanant et s’égosillant comme pour signifier leur virilité de débiles. Ils s’en foutent complètement des notions du voisinage ou du tapage nocturne.

Appeler la police est synonyme de tracasseries. Plusieurs fois j’ai pensé y aller leur parler mais je risque l’agression puisque j’en ai déjà subi gratuitement d’ailleurs mais dans d’autres circonstances. 

 Je préfère rentrer chez moi. M’enfermer. Et c’est le sort de plusieurs gens. Fuir. Eviter la vie extérieure. Ne pas se balader. Les boulevards sont pleins de voyous, de femmes habillées-nues qui embarrasseront votre esprit, pleins aussi de saletés de tout genre.

 Sortir travailler. Rentrer après le travail. Se méfier en se rendant au travail.

 Si nous continuons comme ça, nous perdrons toute notions d’amitié, nous nous morfondrons et moisirons entre les murs de nos maisons. Le stress hantera nos esprits. Jusqu’à quand sera la télévision notre échappatoire ? Une échappatoire passive.      

Noufèl

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