De quoi sera fait l’après Van Walsum ?

Les négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc doivent reprendre dans les semaines à venir. Arrivées à leur quatrième round sans que le conflit, qui dure depuis plus de 30 ans maintenant, évolue d’un iota, ces négociations représentent, pour l’heure, la seule option de parvenir à une solution définitive. L’option diplomatique ayant pris le relais de l’action armée depuis le cessez-le-feu de 1991, les pourparlers engagés sous l’égide des Nations unies n’ont pas épuisé toutes leurs chances d’aboutir.

Même si, excédés par l’immobilisme qui frappe ce dossier, les Sahraouis ne cessent de brandir la menace de la reprise des armes, il n’en demeure pas moins que c’est la voie du dialogue et de la concertation qui est privilégiée par l’ensemble de la communauté internationale. Pour peu, cependant, que la partie marocaine accepte de lâcher du lest en consentant à reprendre ces négociations sans préalables et conditions. En refusant de négocier en dehors de la seule option d’autonomie, le Maroc a confirmé son entière responsabilité dans l’échec des précédents épisodes des pourparlers.

Et tant qu’il se plaît à se maintenir dans cette position, cela n’augure rien de positif pour l’avenir de ce processus qui tient en otage et en haleine une population qui n’aspire qu’à exercer son droit à l’autodétermination. Eu égard à l’évolution qu’a connue jusque-là ce dossier, on est alors en droit de se demander quel est l’intérêt de poursuivre ces pourparlers si le principal écueil à son avancée est toujours de mise.

Le remplacement de l’ancien médiateur et facilitateur à ces négociations, le Néerlandais Peter Van Walsum, par l’Américain Christopher Ross a certes constitué un pas positif et a été particulièrement salué par la partie sahraouie. Mais il faudra, à présent, s’assurer que le nouveau représentant de Ban Ki-moon au Sahara occidental est réellement animé par le seul souci de faire appliquer la légalité internationale et que, contrairement à son prédécesseur, il fera preuve d’une impartialité à toute épreuve.

Que sa compatriote en charge de la politique extérieure américaine, Condoleezza Rice, ait déclaré depuis Rabat qu’il est temps de régler ce conflit peut donner à penser à une volonté des Etats-Unis d’Amérique de contribuer à la résolution du dernier cas de décolonisation d’Afrique. Là aussi, il faudra se fier à l’avenir pour en savoir plus sur l’attitude de la première puissance mondiale à l’égard de ce conflit car, jusque-là, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a été empreinte d’une certaine ambiguïté : une position de principe en faveur du droit à l’autodétermination et une mollesse évidente à faire valoir son poids au sein du Conseil de sécurité en vue d’amener le Maroc à s’inscrire dans cet esprit.

Au-delà des Etats-Unis, c’est la responsabilité de toute la communauté internationale et de l’institution onusienne qui est à relever…

Mekioussa Chekir

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