Une logique de bipolarité

Sur la scène politique, du point de vue des discours, le camp dit démocrate qui s’est constitué en partis est devenu aphone, et la même remarque peut être faite du camp islamiste, sauf que ce dernier n’agit plus ouvertement sous le visage de partis, mais seulement par le mouvement associatif et le monde des affaires.

Si de part et d’autre ne se développent pas les discours d’antan, ne sont plus visibles les antagonismes d’antan, cela voudrait-il signifier la fin des idéologies ou l’hibernation de celles-ci, ou alors leur diffusion par discrétion au sein de la société ?

Sommes-nous encore dans une logique de bipolarité idéologique ou pouvons-nous dire que chacun des adversaires a perdu son ennemi idéologique ? Pour toujours ou pour une période ? On disait que le FLN et le FIS étaient chacun le pôle adversaire de l’autre, le camp dit démocrate étant trop divisé.

Mais, aujourd’hui qu’il n’est plus question du retour du FIS bien que ceux qui portent ses idées sans le porter lui-même existent et sont visibles, cela ne signifie pas que le FLN domine car sans adversaire.

Il a la majorité dans toutes les institutions «élues», mais ne possède pas de capacité d’influence sur les populations sinon il n’y aurait pas eu des «Berriane» à répétition, des émeutes tournantes, des grèves dans la Fonction publique malgré que l’Ugta, qui fut son organisation de masse et qui, selon les observateurs, «appartient» aujourd’hui au FLN et au RND, avait voulu faire accréditer la thèse qu’elle représente tous les fonctionnaires.

Jusqu’à aujourd’hui, si on excepte la courte période de domination du parti dissous, le pouvoir a été exercé au nom de la légitimité historique et non idéologique, bien que la gestion politique du pays depuis l’indépendance a progressivement préparé les conditions de l’émergence de l’islamisme.

Il reste encore du temps pour épuiser la légitimité historique, un temps défini par les limites biologiques naturelles, mais il n’apparaît pas du tout que les décideurs aient opté pour la famille révolutionnaire pour consacrer la légitimité historique par filiation.

Qu’en sera-t-il alors du FLN dont il apparaît que la respiration n’est maintenue artificiellement que par son arrimage au président, à tous les présidents qui s’étaient succédés, mis à part la courte parenthèse de Boudiaf ?

16-09-2008
Sofiane idjissa

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