Constructible le Maghreb ?

Le secrétariat national du Front Polisario s’est prononcé pour l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à ouvrir des négociations directes et sans conditions pour parvenir à une solution qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui.

Le secrétariat national du mouvement sahraoui a cependant tenu à rappeler que «le cessez-le-feu, en vigueur depuis le 6 septembre 1991, entre l’Armée de libération sahraouie et les forces d’occupation marocaines, est indissociable de la tenue du référendum d’autodétermination, accepté par les deux parties et endossé, à l’unanimité, par le Conseil de sécurité».

Un rappel et une insistance qui prennent toute leur signification après le «non-renouvellement» du mandat de Peter van Walsum, un facilitateur plutôt compliquant. La partie sahraouie ne voulait plus de Walsum après ses scandaleuses déclarations en faveur des thèses du Maroc.

Walsum, qui serait apparemment aussi nul en histoire-géo que les Américains, plaidait sans vergogne pour la proposition marocaine d’autonomie. Son argument ? Le Maroc est plus fort et le Polisario ne pourra jamais le mettre dehors, donc il n’a d’autre choix que d’accepter l’autonomie.

Les Sahraouis auront ainsi la satisfaction de pouvoir se vanter et dire que la colonisation de leur pays est la seule au monde à avoir la caution des Nations unies. Walsum et les membres permanents du Conseil de sécurité qui pensent comme lui ont la mémoire courte.

Tellement courte qu’ils ont perdu de vue leur propre expérience au Vietnam et en Algérie. Ne se rappellent-ils plus dans quelles conditions ils avaient été eux, superpuissances, boutés hors de ces territoires par des indigènes équipés de manière dérisoire ?

Le Maroc ne pourra pas nous vaincre militairement, déclarait en substance le président Mohamed Abdelaziz. Une vérité dont tous ceux qui ont suivi de près l’évolution du conflit du Sahara occidental sont persuadés, particulièrement les Algériens à qui l’indépendance a coûté un prix faramineux.

En Afrique, le continent qui symbolisa l’esclavagisme avant la colonisation, le génie de ses enfants a poussé à une Charte dont une clause stipule que les frontières héritées du colonialisme étaient les seules à prendre en compte.

La France qui elle-même modela à sa convenance les limites frontalières des pays lorsqu’elle colonisait en Afrique sait parfaitement que si par malheur cette clause n’était plus respectée, l’Afrique tout entière risque d’être vite en flammes.

N’est-ce pas de son fait que la partie nord du Sahara occidental historique avait été cédée au Maroc et qu’elle est aujourd’hui reconnue partie intégrante du Royaume ? Aujourd’hui, certaines voix françaises qui nous veulent du bien s’élèvent pour réclamer l’ouverture des frontières terrestres algéro-marocaines, c’est-à-dire les lieux par où s’exercent le plus les flux commerciaux.

Et dans la foulée, on nous parle hypocritement de la construction du Maghreb alors qu’il n’y a aucune personne saine mentalement qui croit une seconde que le Maghreb est possible sans que le peuple sahraoui dise son mot. Le Maghreb qui se voit imposer des métamorphoses souvent indésirables se trouve devant un choix : l’unité et la construction sinon la division et une possible destruction !

Mohamed Zaâf

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