Al-Qaïda étend ses tentacules à l’Inde

Profitant de l’instabilité chronique qui touche la région du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, les groupes djihadistes ne trouvent aucune difficulté à semer la terreur et à étendre leur action dans les contrées les moins exposées à la violence islamiste.

Les Moudjahidine indiens, qui ont déjà fait leur apparition en juillet dernier en perpétrant un carnage dans deux villes indiennes, reviennent avec une série d’explosions, samedi, dans la capitale New Delhi, faisant entre trois et cinq morts, selon les agences de presse. Les explosions se sont succédé à quelques minutes d’intervalle dans trois zones commerciales bondées de la capitale de l’Inde.

Selon les chaînes de télévision, qui ont diffusé des scènes de panique, elles ont eu lieu sur un marché très fréquenté et dans un parking. Plusieurs centaines de personnes se sont massées sur les lieux, tandis que la police s’efforçait de dresser un cordon de sécurité. Sur les images des télévisions, on pouvait voir des blessés ensanglantés gisant à terre et des sauveteurs les évacuant au milieu de carcasses de véhicules déchiquetés.

Le groupe des Moudjahidine indiens avait revendiqué la série d’explosions qui avaient fait au moins 51 morts les 25 et 26 juillet à Bangalore et à Ahmedabad, faisant craindre une reprise des affrontements intercommunautaires entre hindous et musulmans.

Ce groupe s’était aussi déclaré responsable d’une série d’attentats qui ont fait 61 morts à Jaipur, la capitale du Rajasthan, en mai. Il regrouperait, au sein d’une alliance disparate, les groupes islamistes du Harkat-ul-Jihad-al-Islami (HUJI) et du Lashkar-i-Taïba, liés à Al Qaïda.

Ce n’est pas la première fois que l’Inde, grande puissance émergente, se trouve dans le collimateur des groupes islamistes, puisque en 2005, trois explosions attribuées à des groupes islamistes soutenus par le Pakistan avaient fait 66 morts à New Delhi. En 2001, un attentat contre le siège du Parlement indien, également mis sur le compte d’islamistes, avait tué 14 personnes.

Mais cette recrudescence de la violence dans la conjoncture actuelle semble symptomatique d’une tendance à l’extension de l’action subversive des groupes djihadistes se revendiquant d’Al Qaïda, à un moment où la confrontation armée avec les groupes repliés dans les régions tribales du Pakistan continue à affaiblir le pouvoir du nouveau président pakistanais, après l’attaque menée, il y a une semaine, par l’armée américaine contre de supposées camps talibans dans la région.

Plutôt symbolique, cette présence d’Al Qaïda en Inde est néanmoins perçue comme une démonstration de force ciblant un pays ayant de temps tout gardé une certaine neutralité dans les conflits internationaux, et notamment dans cette «guerre mondiale» contre le terrorisme, mais dont le poids reste prépondérant dans la région. C’est aussi, d’une certaine façon, un énième défi lancé à l’alliance antiterroriste, au lendemain d’une date emblématique.

15-09-2008
Mussa A.

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