Vouloir tout et maintenant

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Après tout, nous n’y avons laissé que quelques plumes dans le ciment et quelques autres dans le lait. Cela aurait pu être plus grave, bien plus grave si le gouvernement n’avait pas réagi pour ne pas laisser le mal se répandre.

La décision de ne plus privatiser pour privatiser, de recenser les entreprises publiques qui ne le seront jamais et de fixer à 49% l’entrée du capital étranger pour les autres est on ne peut plus pragmatique. C’est aussi un signe de grande intelligence que de ne pas s’obstiner dans l’erreur.

De l’admettre et tendre à sa correction. Certains ont voulu nous faire croire qu’il n’y avait aucune alternative entre l’ouverture totale de l’économie et l’économie dirigée. Que les deux formules ne peuvent être prises que dans leur ensemble. Comme un tout homogène. En somme: à prendre ou à laisser. Eh bien, non! Comme on a eu notre socialisme «spécifique», nous devons trouver notre libéralisme «spécifique».

Longtemps et atrocement sevrés de tout au cours de notre longue histoire, il est normal que depuis l’indépendance nous développions une certaine précipitation à vouloir tout avoir et tout de suite. C’est ainsi que nous avons opéré l’ouverture démocratique. Sans aucune préparation. Résultat: l’anarchie a pris le pas sur la liberté. Idem pour l’ouverture économique. Résultat: on a créé le trabendo sans avoir pu libérer les banques du dirigisme.

Quand on passe d’une nature à une autre, en toute chose, il est élémentaire de le faire avec méthode et progressivement. Avant de décréter la démocratie, il faut d’abord penser à former les démocrates. Ce qui demande un peu de temps tout de même. Avant de décréter le libéralisme, il faut en connaître les travers. Les dangers aussi.

Aller à la mondialisation c’est encore pire si on ne sait pas où mettre les pieds. Non! ce n’est pas choisir forcément de vivre en autarcie que de ne pas aller au libéralisme et à la mondialisation complètement désarmés.

Ce sont là des clichés en phase avec les petits esprits. On ne va pas à la Coupe du monde avec l’équipe d’Ouled El Houma. Ceci pour dire que la décision du gouvernement d’entrer dans une «nouvelle politique économique» est courageuse et très louable en soi.

Il n’y a pas que dans l’économique qu’il nous faudra faire attention. Les nouvelles technologies de l’information vers lesquelles nous nous précipitons comportent mille et un dangers. Cependant et quand on sait que nos dirigeants ont le courage d’admettre leurs erreurs et les corrigent, il y a de quoi être confiant pour notre souveraineté.

Zouhir MEBARKI

Comments are closed.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It