Un gâteau aux dinars

S’il ne sert pas à méditer, ce qui est sa fonction au départ, le Ramadhan sert au moins à se reposer, c’est-à-dire à ne rien faire entre deux achats de pain amélioré. Pourtant, il est étonnant de voir que les Algériens s’adonnent aux émeutes en plein Ramadhan, malgré l’énorme dépense d’énergie upplémentaire qu’elles requièrent.

On a pu voir d’abord à Aït Yahia Moussa, en Grande Kabylie, des citoyens s’en prendre à l’armée, accusée d’avoir allumé les feux de forêt pour débusquer les terroristes qui, eux, s’en prennent à tout le monde, arbres y compris.

Ensuite à Corso, tout près de Boumerdès, d’autres citoyens manifestaient avec violence pour protester contre les insupportables coupures de courant. Dans les deux cas, la réaction des autorités a été la même. D’abord l’envoi de brigades antiémeutes qui fonctionnent sans électricité mais avec beaucoup d’énergie par la vieille méthode mécanique mais efficace de la matraque en avant. Puis en second envoi recommandé, quelques émissaires réquisitionnés sur les lieux comme camions, députés, chefs d’APC ou d’APW, pour parlementer avec les insurgés. Ensuite, en fin de circuit, la phrase magique : « Vous serez indemnisés. » Dans ces deux cas, les victimes d’incendie comme ceux des délestages, catastrophiques pour tous les appareils seront indemnisés. On le sait, l’Etat algérien est un champion de l’indemnisation. Il a indemnisé les victimes de séismes, d’inondations et de sécheresse, les familles de disparus, les victimes du terrorisme et leurs contraires, les repentis.

Le régime possède d’énormes caisses noires sans fond et en l’absence de vision réelle pour son pays, il place l’argent au centre de tous les dispositifs de négociation, en achetant la paix sociale à coups de chèques. Cas de figure : si une émeute éclate contre ces caisses noires sans contrôle, avec quel argent indemniser les manifestants ?

Chawki Amari

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