Les jours d’après

Il y a sept ans, jour pour jour, le 11 septembre 2001, l’Amérique subissait des attaques terroristes sur son propre sol. L’effondrement des tours jumelles du World Trade Center, percutées de plein fouet par deux avions, donnait un spectacle d’épouvante et de mort. Ces attentats révélaient à l’Amérique l’horreur insoutenable d’un terrorisme qui ne s’en prenait pas seulement aux autres.

C’est en cela que le 11 septembre a pu devenir une date générique de la prise de conscience universelle de la dangerosité du terrorisme. Une prise de conscience nécessaire mais pas suffisante pour prévenir d’autres attentats terroristes dans de nombreuses parties du monde. Il était évident, depuis cette date, que le combat contre la nébuleuse terroriste internationale, incarnée par Al Qaïda, allait être long et ardu.

Vu l’ampleur et les ramifications du phénomène, il apparaissait clairement que seule une stratégie internationale solidaire pourrait en venir à bout. En s’affirmant comme les chefs de file de la guerre contre le terrorisme, les Etats-Unis, sous la conduite de George W. Bush, ont déplacé les problèmes plutôt qu’ils ne les ont résolus. Et ce ne sera pas sans incidences sur l’état actuel du monde. Dès le départ, le président américain entendait rendre l’Irak, et en fait Saddam Hussein, coupable des attentats du 11 septembre sans pouvoir présenter le premier début de preuve. Les armes de destruction massive dont aurait disposé l’Irak n’ont jamais existé et ne pouvaient donc pas justifier l’invasion de ce pays par les Etats-Unis.

La conséquence la plus notable aura été celle de faire de l’Irak une place forte pour Al Qaïda qui n’aurait jamais pu s’y infiltrer sous le régime de Saddam Hussein. L’Afghanistan et l’Irak seront deux conflits majeurs que George W. Bush laissera à son successeur à la Maison-Blanche. Pour autant, la direction d’Al Qaïda n’a pu être neutralisée et présentée à la justice comme s’y était engagé le président américain. Sur ce plan, le bilan est largement négatif dans la mesure où les actes de torture, d’arbitraire et d’humiliation ont été systématisés par les Américains comme des moyens de guerre contre le terrorisme. Cela s’est notamment vu dans les prisons de Abou Ghraïb et de Guantanamo, mais aussi en Afghanistan.

L’après-11 septembre a montré toutes les limites des investigations américaines sur le terrain de la lutte antiterroriste bien que les Etats-Unis disposent des moyens de surveillance les plus avancés technologiquement. Mais cela ne peut pas remplacer le renseignement humain. Malgré les moyens considérables, leur panoplie très étendue des services de sécurité, les Etats-Unis n’ont pu échapper à des frappes terroristes préparées de longue main. Il n’est pas possible d’affirmer aujourd’hui que ces frappes ont livré tous leurs secrets et que les enseignements ont été tirés pour que de tels attentats ne se reproduisent nulle part dans le monde.

Amine Lotfi

Comments are closed.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It