LES P’TITS GADGETS DU RAMADAN !
Dans un communiqué de la Sonelgaz, on nous explique que
les coupures de courant sont dues aux chutes de pylônes,
elles-mêmes provoquées par de forts vents. Ça doit être l’ouragan
Ike. Il a violemment frappé Haïti. Et juste avant d’aller
s’abattre sur Cuba, il a fait un petit crochet par…
… Alger, sans qu’on s’en rende compte !
Elle vient d’être officiellement installée par le non encore officiel candidat à sa propre succession, Abdekka. Elle, c’est la CNDHI. Que se cache-t-il derrière ces terribles lettres ? Pas de panique ! C’est juste la toute nouvelle, toute fraîche Commission nationale du droit humanitaire international.
Ya baba ! Ya sidi ! Ya moulaya ! Quand t’entends ça, la seule réaction que tu puisses avoir, c’est d’aligner les onomatopées. T’es subjugué. T’es ébahi. T’es sous le choc ! Une commission nationale, dialna pour s’occuper du droit international, dialhoum ! C’est à ce moment précis que tu comprends que ramadan est un mois utile.
Il permet de faire tous les trucs inutiles et bizarres que tu hésiterais à faire hors ramadan. Le mois de carême t’autorise ainsi à créer une commission nationale du droit humanitaire international.
En clair, tu signes un bon gros décret, tout ce qu’il y a d’officiel, avec des papiers à en-tête en veux-tu en-voilà, des barres vertes et rouges sur le côté pour impressionner les pôvres gendarmes aux barrages et la célèbre mention, tracée à l’encore bien grasse, «les autorités militaires et civiles sont priées de faciliter le travail et les missions du détenteur de ce document».
Tu dégages un siège, parce qu’il faut bien un siège à cette commission qui ne va tout de même pas siéger sur le trottoir. Et un siège algérois de préférence, car une commission nationale du droit humanitaire international élisant domicile à Bir El-Ater, c’est pas très tendance.
Tu désignes ensuite l’équipe de gus et de «gussettes » qui constitueront le personnel de cette CNDHI. Un président. Des adjoints. Des directeurs adjoints. Des secrétaires généraux. Des directeurs de cabinet. Des conseillers. Des secrétaires. Le mec du DRS. Des chauffeurs.
Des plantons. Le mec du DRS numéro 2 censé surveiller le numéro 1 et un attaché de presse, même si dans une commission nationale du droit humanitaire international, je suppose qu’ils souhaiteront utiliser un autre mot qu’«attaché» pour désigner leur porte-parole. C’est que ce n’est pas une mince affaire tout ce bastringue !
Ça représente du boulot. Pour le droit humanitaire international, faudra qu’on y pense un jour. Qu’on s’en inspire un petit chouia pour le droit humanitaire… national. Mais pour ça, on a le temps. Après ramadan. Et juste avant la présidentielle.
Selon les services météo, c’est une période idéale pour le droit humanitaire national. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam