Retour à la mairie !

Le séjour en Algérie de Mme Angela Merkel, justement en plein été 2008, offre la possibilité aux acteurs politiques et économiques en Algérie de lire, enfin, ce qu’est la mondialisation dans laquelle les intérêts économiques, sociaux et culturels sont les seuls critères pour chaque pays soucieux de son avenir et de celui de ses enfants. Et les plus grandes puissances industrielles et économiques de la planète nous en font des démonstrations au quotidien.

La froidure des courbes d’une croissance, celle des exportations et d’une balance commerciale accompagnent partout les évolutions de la recherche scientifique, des brevets déposés, des réformes de l’éducation, dans le sport, les industries culturelles, des progrès sociaux et l’élargissement des libertés et de l’Etat de droit. En France, M. Sarkozy, qui aime sûrement son pays, se rendra finalement en Chine pour les jeux Olympiques après un faux suspense et une posture intenable devant tous les experts qui prédisent que, dans deux à trois décennies, la Chine sera la première puissance au monde.

Dans les anciennes colonies des empires européens, les techniciens, les ingénieurs et les ouvriers chinois sont présents, dans le plus lointain village africain. L’Inde suit de près avec son énorme marché, son grand potentiel technologique, ses voitures à l’exportation, etc. La mondialisation, la sécurité énergétique font que l’Algérie est une destinée prisée, dans l’intérêt des pays qui y délèguent leurs dirigeants au plus haut niveau.

Après l’arrivée Mme Merkel, l’Algérie a rompu davantage avec une ancienne pratique qui avait plombé le pays en le livrant au bon vouloir d’une administration omniprésente mais très peu efficace, qui consistait à ce que des entreprises privées étrangères signent des accords sur tout avec des entreprises publiques ou des ministères. L’Algérie a signé, à titre d’exemple, des centaines d’accords sur le cinéma avec des gouvernants qui ne peuvent intervenir dans la gestion d’entreprises cinématographiques, dans leurs pays.

Par ce que les industries du film en Europe sont exclusivement privées. La rupture vaut la peine d’être soulignée : l’entreprise allemande Europoles Pfeider a signé un accord non pas avec une administration centrale, un wali ou un ministre, mais avec le groupe Cevital. A la bonne heure ! Ce qui veut dire qu’il appartient aux entreprises, dans n’importe quel pays, de créer des richesses, des emplois et du pouvoir d’achat et non pas à l’administration, dont ce n’est pas la fonction.

Le président Bouteflika revient à la base en réunissant les dirigeants des collectivités locales qui, jusqu’à aujourd’hui malgré leur légitimité d’élus, ne pèsent rien, strictement rien devant un wali et une pléthore de «tutelles» très loin du terrain et des drames vécus chaque jour par le citoyen. Le transport, l’enlèvement des ordures, la crèche, la circulation, la qualité de l’urbanisme et de l’environnement, l’école perdue dans un douar, les trottoirs à chaque fois refaits avec des «carreaux» improbables (c’est à chaque opération un «marché»), alors que ceux des Champs-Elysées sont en bitume, tous ces aspects concernent aussi la mairie.

L’Etat, disent les juristes, n’a que «la compétence de ses compétences». Il ne s’agit ni plus ni moins que d’opérer une profonde réforme à même de responsabiliser les élus locaux, dotés de moyens propres avec ceux qui relèvent de l’Etat qui a des devoirs régaliens (sécurité, justice, arbitrage, etc.). Le pays est la somme de ses communes et de ses régions qui légitiment l’existence même d’un Etat indivisible, certes, mais dont chaque composante a son caractère propre, des ressources ou non…

L’Algérie ne peut aller à l’OMC, s’inscrire dans la mondialisation, dans l’après-pétrole, quelle que soit la durée des réserves du sous-sol, qu’à partir du développement local. Retour à l’APC, à la base. C’est la meilleure nouvelle depuis longtemps.

Abdou B.

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