SON SORT ? JE M’EN F… !

Sondage. Interrogés sur ce qu’ils préfèrent chez Sarkozy, une majorité d’Algériens répond…

… sa femme

Pourquoi, ce qui arrive au chef de l’Etat soudanais ne m’émeut pas ? Pourquoi la menace de tribunal international qui plane au-dessus de la tête d’Omar El Béchir ne m’arrache pas le moindre tressaillement scandalisé ? D’ici et de là-bas, j’entends bien des personnes sensées et raisonnables (tout mon contraire) jurer qu’il s’agit là d’un acte de hogra à l’encontre d’un président arabe et musulman.

J’entends aussi d’autres voix tout autant raisonnables, sinon plus, noter que des dirigeants occidentaux de nations dites civilisées se sont rendus coupables d’actes encore plus délictueux qu’El Béchir, mais n’ont pas et ne seront jamais inquiétés par les juridictions internationales.

J’entends cela, et pourtant rien ! Le sort du président soudanais m’inquiète tout autant que celui des fourmis qui viennent d’envahir mes pots de fleurs et sur les nids desquelles je viens de déverser des tonnes de poudre bleue. Je me soupçonne même d’être plus inquiet à propos des fourmis.

A quoi est due cette indifférence ? Peut-être à cette image qui ne s’effacera jamais de mon ciboulot, celle du tandem terrible Béchir-Tourabi. Cette image encore de ces milliers d’Algériennes et d’Algériens morts aussi parce que des Omar El Béchir ont activement participé dans les années 90 à l’entreprise de liquidation d’une Algérie non intégriste.

Alors, oui ! Je le confirme : rien en moi ne s’offusque d’un Béchir, engoncé dans un costard fripé, encadré par des agents du tribunal international, et emmené vers sa cellule, en attendant de comparaître devant les juges. Il y a le Darfour, oui ! Mille fois oui ! Mais il y a aussi pour ma mémoire d’Algérien le mal atroce que ce dictateur a fait aux miens, à mon pays.

Et je n’ai, hélas, pas aujourd’hui la grandeur d’âme de m’émouvoir du sort d’un homme qui nous a fait autant de mal. Sur chaque tombe de martyr algérien de l’intégrisme politique et armé, il y a les empreintes de gens comme El Béchir. Pleurer son sort à lui, maintenant, ça serait comme pisser sur ces tombes-là. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam

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