Batata 2, le retour

On pensait que c’était un film, c’est en fait un feuilleton aux multiples épisodes. Dernier en date, les prix d’été du tubercule sacré, calculés sur la base de la peur de l’émeute de la pomme de terre et du Ramadhan approchant, un Ramadhan sans frites ou sans djouaz batata, étant considéré comme un Ramadhan non licite selon les docteurs de la foi.

Alors qu’ailleurs, la spéculation se fait sur le pétrole, en Algérie on en est toujours à la pomme de terre, qui se rit du marché, passant de 80 DA à 5 DA en une année. Le problème semble insoluble ; la pomme de terre est trop chère pour cause de production insuffisante, ce qui pousse l’Etat à l’encourager pour faire baisser les prix. L’année suivante, elle se retrouve à 5 DA, ruinant les producteurs. C’est ce qui vient de se passer ; des agriculteurs de Bouira ont bloqué la RN 5 en y déposant des tonnes de pommes de terre.

Du gâchis ? Non, d’après eux, il s’agit de protester contre les promesses non tenues de l’Etat qui s’engageait à soutenir les prix à hauteur de 20 DA le kilo. On peut déjà prévoir que l’année prochaine, les producteurs, s’étant sentis trahis, vont planter du kiwi. Résultat, batata à 80 DA.

Où est la solution à part celle de ne plus manger des pommes de terre ? Il n’y en n’a pas dans l’état actuel de la gestion, d’autant que Saïd Barkat est parti du ministère de l’Agriculture pour rejoindre celui de la Santé et à part vous donner un traitement non remboursable pour vous aider à vous passer de frites, il ne peut rien faire.

En tous les cas, ce feuilleton tient les familles en haleine, plus passionnant que celui du troisième mandat, dont le scénario manque cruellement de rebondissements. On en revient à la question centrale de l’été ; comment acheter la paix sociale ? Des spaghettis bolognaises, aurait proposé Abdelhamid Temmar en Conseil des ministres, selon une source anonyme.

Chawki Amari

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